Le Brexit lui fait perdre 700 M$

Par Jean-Philippe Cipriani, L’actualité | 7 juillet 2016 | Dernière mise à jour le 15 août 2023
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La victoire peut coûter très cher. Parlez-en à Peter Hargreaves, un milliardaire qui a fait activement campagne pour la sortie du Royaume-Uni de l’Union européenne.

Son vœu a été exaucé, mais il en a payé le prix. L’effondrement des marchés financiers lui a fait perdre environ 700 millions de dollars, lorsque la valeur de son entreprise de services financiers a chuté de 24 %.

L’homme d’affaires a versé plus de 5,5 millions de dollars à la campagne en faveur du Brexit. Peu importe, a-t-il dit au Guardian, il n’a aucun regret : « Je ne l’ai pas fait pour ma fortune personnelle. Je l’ai fait d’abord et avant tout pour le bien du Royaume-Uni. »

Dans les heures suivant le Brexit, environ 2 100 milliards de dollars se sont envolés avec la chute des marchés. La valeur de la livre sterling a chuté à son plus bas niveau en 31 ans devant le dollar américain.

LES BEAUX JOURS REVIENDRONT

Selon Hargreaves, les entreprises britanniques qui brassent des affaires à l’étranger profiteront de ce recul, puisque leurs revenus en devises étrangères vaudront davantage une fois les fonds convertis en livres sterling.

Peter Hargreaves est l’un des investisseurs les plus colorés du Royaume-Uni. Il a été l’un des plus féroces critiques des règles européennes. À l’image du chef du parti d’extrême droite UKIP, il a toujours martelé que Londres n’aurait aucun mal à conclure un accord de libre-échange avec l’UE une fois le référendum passé, puisque le pays importe davantage qu’il n’exporte.

Son nationalisme est cohérent : contrairement à plusieurs de ses confrères, il a toujours payé ses impôts en Grande-Bretagne et a refusé de s’adonner à l’évitement fiscal.

IL N’EST PAS LE SEUL

D’autres financiers britanniques ont essuyé des pertes importantes à la suite du vote. Le milliardaire Richard Branson estime que son conglomérat Virgin a perdu le tiers de sa valeur.

Dans les faits, les indicateurs financiers pointent vers un recul de la croissance du Royaume-Uni au deuxième trimestre, et une entrée en récession. Plusieurs projets sont en péril, dont l’accord de libre-échange entre le Canada et l’UE.

De son côté, le transporteur à rabais Ryanair a annoncé que ses nouvelles lignes aériennes seront inaugurées en Europe, mais pas au Royaume-Uni. Et après la Banque HSBC et son millier d’emplois, le géant britannique des télécommunications Vodafone menace à son tour de déménager ses bureaux ailleurs.

De quoi mettre davantage de pression sur Londres afin que le gouvernement clarifie rapidement la suite des choses.

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Jean-Philippe Cipriani, L’actualité