Le marché immobilier se resserre à Montréal

Par La rédaction | 28 octobre 2016 | Dernière mise à jour le 16 août 2023
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La plupart des marchés canadiens de l’habitation sont surévalués, mais les signes de surchauffe demeurent faibles à Montréal. Le vent à l’avantage des acheteurs est cependant en train de tourner.

C’est ce que révèle un rapport de la Société canadienne d’hypothèques et de logement (SCHL), qui précise cependant que depuis le deuxième trimestre de 2015, le rythme des ventes est plus élevé et les nouvelles inscriptions de maisons à vendre reculent. Résultat : le marché s’est quelque peu resserré durant cette période. Selon le ratio inscriptions en vigueur-ventes, autre mesure de l’écart entre l’offre et la demande, le marché de la revente montréalais est apparu globalement équilibré au deuxième trimestre de 2016, et ce, après avoir été à l’avantage des acheteurs au cours des trois dernières années.

Les conditions de marché divergent cependant selon les segments. Ceux de l’unifamiliale et du duplex se situent à la frontière d’un marché équilibré-vendeur, tandis que celui de la copropriété demeure pour sa part nettement favorable aux acheteurs. Au cours des prochains trimestres, étant donné la progression des ventes et le recul de l’offre, le marché continuera à se resserrer graduellement, prédisent les analystes.

Les conditions de marché varient aussi de part et d’autre du territoire. Sur l’île de Montréal et la Rive-Sud, le segment de l’unifamiliale est légèrement à l’avantage des vendeurs. Les conditions de marché de l’unifamiliale sont en revanche plus détendues du côté de Laval (marché équilibré) et dans les secteurs de la Rive-Nord et de Vaudreuil-Soulanges (à la frontière d’un marché équilibré-acheteur). Le marché de la copropriété demeure quant à lui l’avantage des acheteurs autant sur l’île qu’en banlieue. Le surplus était cependant plus important dans les secteurs de banlieue, notamment dans la couronne nord (Laval et Rive-Nord).

SURCHAUFFE AILLEURS

Une situation plutôt équilibrée à Montréal, qui tranche avec nombre d’autres secteurs partout au Canada. La SCHL détecte en effet des signes élevés de conditions problématiques au Canada dans son ensemble.

« La progression des prix des logements a été plus rapide que celle des facteurs économiques fondamentaux, tels que le revenu personnel disponible et la croissance démographique, ce qui explique pourquoi de nombreux marchés de l’habitation sont surévalués au Canada, note l’agence fédérale. Toutefois, la combinaison de surévaluation et de construction excessive devrait contribuer à ralentir la croissance des reventes et des prix des logements et entraîner une baisse du rythme des mises en chantier d’habitations. »

Le secteur de Québec révèle ainsi des signes élevés de surévaluation. Des résultats qui découlent de la récente diminution du bassin d’accédants à la propriété, les 25 à 34 ans, et de la croissance plutôt modeste du revenu disponible des ménages. Par ailleurs, l’offre de copropriétés demeure particulièrement élevée sur le marché de la revente et continue de préoccuper.

« Nous surveillons également l’émergence potentielle de signes de construction excessive à Québec, car le nombre de logements locatifs traditionnels en construction est relativement élevé », souligne l’agence fédérale.

Le marché de l’habitation de Toronto montre lui aussi des signes élevés de conditions problématiques, lesquels s’expliquent en partie par les déséquilibres observés entre les prix des logements et les facteurs fondamentaux, comme la croissance du revenu et de la population. Ces déséquilibres devraient s’atténuer grâce au ralentissement de la croissance des prix des logements en 2017 et 2018, car des facteurs comme la hausse des taux hypothécaires et la progression modeste de l’emploi attendues plus tard feront diminuer les reventes, qui ont atteint des niveaux records.

Un autre rapport publié par la SCHL et portant sur les perspectives du marché de l’habitation indique que la croissance des prix ralentira jusqu’en 2018 pour se situer à des niveaux qui cadrent mieux avec les facteurs économiques fondamentaux et les changements démographiques.

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