Le piège des taux d’intérêt négatifs

Par La rédaction | 16 septembre 2016 | Dernière mise à jour le 15 août 2023
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Payer pour laisser son argent à la banque? Plutôt le dépenser! Mais cela peut vite devenir dramatique pour qui vit d’une paie à l’autre.

« Non seulement vous ne faites pas d’intérêt sur vos dépôts, mais en plus vous payez la banque pour y avoir un compte! »

À la radio de Radio-Canada, l’expert en marketing et professeur aux HEC Montréal Jacques Nantel n’avait qu’un seul conseil à donner aux épargnants : se tenir loin des taux d’intérêt négatifs.

Lorsqu’une banque propose un taux négatif, elle ne propose pas de donner de l’argent pour que ses clients contractent un prêt, explique-t-il.

« Bien au contraire, cela veut plutôt dire que vous devrez la payer pour qu’elle garde votre argent », précise le chroniqueur, ajoutant que cette mesure, initiée dans certaines banques centrales, a incité les banques commerciales à faire de même. L’avantage, c’est que les taux hypothécaires sont bas, mais les bénéfices de l’épargne demeurent eux aussi au plancher.

Les gouvernements tentent de relancer l’économie par les taux d’intérêt négatifs, ce qui incite les entreprises à ne pas garder de liquidités (ou d’épargne) et à investir. Cette même pratique incite le consommateur à dépenser parce que l’épargne n’apparaît pas comme une option avantageuse. En fin de compte, il y a plus d’argent en circulation dans le marché.

DÉPENSEZ!

Le problème, c’est que la majorité des gens, au Canada et dans les pays occidentaux, sont tellement endettés qu’ils vivent d’une paie à l’autre.

Jacques Nantel explique qu’en cas de taux d’intérêt négatifs, ce que dit la banque à sa clientèle qui vient placer 1000 dollars, c’est qu’elle va le garder, mais qu’elle va charger 30 dollars pour ça.

«Vous n’allez donc pas le déposer, poursuit-il. Mais comme vous n’avez pas non plus envie de creuser un trou dans votre jardin pour le garder bien au chaud, vous allez le dépenser. Et c’est là que les taux d’intérêt négatifs commencent à être dangereux. Si nous étions tous assis sur un matelas plein d’argent, ce serait normal de dire oui, chers consommateurs, dépensez votre argent. Mais c’est très loin d’être le cas. »

Une étude parue la semaine dernière démontre en effet que 50 % des Canadiens et 38 % des Québécois ne pourraient pas survivre financièrement si un de leur chèque de paie venait à manquer. Non seulement, ils n’ont pas d’épargne, mais ils ont pour beaucoup déjà atteint le plafond de leurs cartes de crédit.

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