L’endettement des ménages franchit un record

Par La Presse Canadienne | 20 septembre 2016 | Dernière mise à jour le 15 août 2023
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Le montant de la dette des Canadiens vis-à-vis des sommes d’argent qu’ils gagnent a atteint un niveau record au deuxième trimestre, alimenté, entre autres choses, par la vigueur du marché de l’habitation.

L’économiste principale de la Banque TD, Leslie Preston, fait remarquer que la faiblesse des taux d’intérêt a rendu les emprunts encore plus attrayants, particulièrement pour les acheteurs de maisons. Mme Preston prédit que le niveau d’endettement devrait croître encore un peu dans les prochains trimestres.

« Nous croyons qu’il y a toujours un certain élan dans le marché de l’habitation de Toronto, qui représente une si grande portion de l’ensemble du marché canadien de l’habitation que nous croyons que ce ratio pourrait grimper », a-t-elle observé jeudi.

Le ratio de la dette des ménages canadiens sur le marché du crédit par rapport au revenu disponible a augmenté à 167,6 % au deuxième trimestre, comparativement à 165,2 % au premier trimestre, a indiqué jeudi Statistique Canada. Cette hausse signifie que les ménages ont contracté en moyenne 1,68 $ de dette sur le marché du crédit pour chaque dollar de revenu dont ils disposent.

La croissance de la dette des ménages sur le marché du crédit a été de 2 % au dernier trimestre, tandis que celle du revenu disponible a été de 0,5 %.

La dette totale des Canadiens a atteint 1 973 G$ à la fin du deuxième trimestre, précise Statistique Canada. Ce montant comprend des dettes du crédit à la consommation totalisant 585,8 G$, tandis que la dette hypothécaire s’établit à 1 293 G$.

UNE TENDANCE SAISONNIÈRE

Aux yeux de Benjamin Reitzes, économiste principal chez BMO Marchés des capitaux, l’augmentation du niveau d’endettement est conforme à la tendance saisonnière; le deuxième trimestre est la période la plus occupée pour les marchés de l’habitation, ce qui fait grimper la dette hypothécaire.

« Même s’il semble que le marché de l’habitation de Vancouver connaisse un ralentissement depuis l’imposition de la taxe pour les acheteurs étrangers, le marché torontois reste très fort, et d’autres montrent aussi des signes d’amélioration », souligne M. Reitzes.

DES INQUIÉTUDES

La Banque du Canada identifie l’endettement des ménages comme un important risque pour l’économie.

Dans sa plus récente annonce sur les taux d’intérêt, la banque centrale a indiqué que « les vulnérabilités financières associées aux déséquilibres dans le secteur des ménages demeurent élevées et continuent à s’accentuer ».

M. Reitzes a en outre noté que la dette des ménages canadiens avait surpassé pour la première fois la valeur du produit intérieur brut nominal.

La valeur nette du secteur des ménages a augmenté de 1,9 % au cours du deuxième trimestre, pour s’établir à 9 837 G$, aidée par la croissance du secteur immobilier. La valeur nette des ménages par habitant se chiffre à 271 300 $.

Le ratio de la dette aux actifs des ménages s’est établi à 16,9 %, un ratio relativement inchangé par rapport au premier trimestre. Cela signifie que les ménages canadiens détiennent 5,92 $ d’actifs pour chaque dollar de leur dette.

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