Les investisseurs devenus les caniches des banques centrales?

Par La rédaction | 19 août 2016 | Dernière mise à jour le 15 août 2023
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Coup de gueule de Joe Chidley dans le Financial Post. Il reproche aux investisseurs de se comporter comme de petits chiens devant les banques centrales, attendant de voir s’ils auront droit ou non à leur petite gâterie.

C’est que les marchés ont été bien entraînés depuis quelques années, et ils ont développé des réflexes pavloviens par rapport aux décisions des banques centrales. Leurs agissements juste avant que le compte-rendu de la plus récente rencontre de la banque centrale américaine (Fed) ne soit dévoilé en serait une preuve éloquente, selon le chroniqueur.

À la fin de la rencontre du 27 juillet, la Fed a décidé de conserver son taux d’intérêt cible entre 0,25 % et 0,50 %, tel qu’attendu. Les analystes évaluent à environ 20 % les probabilités qu’elle l’augmente en septembre, et moins de 50 % qu’elle ne le fasse en décembre. Sans surprise, le prix des actions a grimpé en août, et les indices américains et canadiens ont battu des records.

LES MARCHÉS TREMBLENT

La Fed a mentionné en juillet que les risques auxquels était confrontée l’économie américaine ont diminué. Une bonne nouvelle à prime abord, mais qui en amené certains à se demander si elle n’allait pas augmenter son taux plus rapidement que prévu.

Cette semaine, certains directeurs de la Fed ont laissé entendre que la longue époque des politiques monétaires accomodantes tirait à sa fin. Certains ont même évoqué la possibilité d’une hausse en septembre, et peut-être même d’une seconde plus tard cette année.

Aussitôt, les investisseurs ont eu peur et les marchés américains ont décliné, affirme Joe Chidley. Le dollar américain est monté, alors que la valeur du yen et le prix de l’or ont chuté.

LES MARCHÉS RASSURÉS

Panique seulement passagère, qui a duré jusqu’à ce que le président de la Réserve fédérale de Saint-Louis diffuse un communiqué soutenant qu’avec la faible croissance et l’inflation basse, les taux d’intérêt ne devaient pas dépasser 0,63 % sur le long terme. En d’autres mots, s’il y a une augmentation, elle sera faible et ce sera la dernière avant un bon bout de temps.

Les investisseurs ont immédiatement retrouvé leur entrain, souligne le chroniqueur. Avant même que la Fed ne diffuse le compte-rendu de sa rencontre, les marchés avaient essentiellement regagné le terrain perdu le matin.

BEAUCOUP DE BRUIT POUR RIEN

Et qu’a dit ce fameux compte-rendu? Simplement que les directeurs de la Fed gardent leurs options ouvertes. Certains plaident pour une hausse en raison de la croissance des emplois et pour combattre l’inflation, d’autres soutiennent que l’inflation est si basse qu’il reste beaucoup de temps pour agir. Certains s’inquiètent de l’impact du Brexit, d’autres croient le choc passé.

Mais surtout, la plupart s’entendent sur le fait qu’ils souhaitent baser leurs décisions sur une quantité plus importante de données. Au Canada comme aux États-Unis, celles-ci font foi de tout.

Les investisseurs se plaignent que ce petit jeu avec les banques centrales a assez duré et que celles-ci devraient envoyer des signes plus clairs au marché, selon Joe Chidley. Ce dernier voit les choses différemment : si les investisseurs ne veulent pas être traités comme des caniches par les banques centrales, pourquoi se comportent-ils comme tels? demande-t-il.

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