Les particularités de la retraite au féminin

Par Ronald McKenzie | 8 mars 2012 | Dernière mise à jour le 16 août 2023
3 minutes de lecture

Alors que de nombreuses organisations s’apprêtent à souligner la Journée internationale de la femme, Question Retraite rappelle que la retraite au féminin requiert une planification particulière.

D’abord, il existe une réalité incontournable : la retraite des femmes est généralement plus longue que celle des hommes. En effet, une femme de 65 ans en 2011 vivrait, selon des études actuarielles récentes, jusqu’à 87 ans, soit trois années de plus qu’un homme du même âge. Les nouvelles retraitées auront donc besoin d’un revenu de retraite pendant plus de 20 ans. « Il est par conséquent important que les femmes d’aujourd’hui épargnent le plus tôt possible », dit Question Retraite.

Ensuite, les inégalités salariales persistent toujours, et ce, malgré l’amélioration de la situation économique et des conditions de vie des femmes. En 2011, le salaire horaire moyen des travailleuses était de 21,77 $ alors que celui des travailleurs s’élevait à 25,38 $. Il s’agit d’un écart de 16,6 %! Les femmes ont aussi, plus souvent que les hommes, un statut de travailleur autonome, qui en pousse un grand nombre dans la pauvreté et la précarité.

Enfin, les femmes qui ont de jeunes enfants arrêtent souvent de travailler pour une certaine période de temps, ou bien elles travaillent à temps partiel. Cette réalité de la conciliation travail-famille peut faire en sorte que les femmes doivent s’absenter du travail pour agir en tant qu’aidantes auprès d’un proche. Résultat : elles ne cotisent pas autant au régime public, à des régimes complémentaires de retraite ou à leur propre REER que ne le font les hommes.

« À cet égard, puisque le revenu d’une personne influe sur sa capacité de cotiser à un REER et que les femmes ont souvent des revenus inférieurs à ceux des hommes, les données de Statistique Canada de 2010 révèlent que globalement, au Québec, la cotisation médiane des contribuables (hommes et femmes) se situait à 2530 $. Elle était toutefois d’environ 30 % de moins pour les femmes (2080 $) que pour les hommes (3000 $) », constate Jocelyne Houle-LeSarge, présidente de Question Retraite.

Bref, étant donné les particularités de la retraite au féminin, vous devriez inciter vivement vos clientes à planifier tôt durant leur vie active pour assurer leur sécurité financière à la retraite.

« Si elles ne posent pas dès maintenant les gestes essentiels à une planification adéquate de leur retraite, bon nombre de travailleuses québécoises pourraient compromettre leur sécurité financière à la retraite. Certes, l’idée de planifier sa retraite est présente dans la tête des gens, mais l’épargne étant la base de tout, il faut passer de l’intention à l’action et poser des gestes concrets en ce sens », signale Jocelyne Houle-LeSarge.

Ronald McKenzie