Les prêteurs hypothécaires sous surveillance

Par La rédaction | 11 juillet 2016 | Dernière mise à jour le 15 août 2023
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Le Bureau du surintendant des institutions financières du Canada (BSIF) a annoncé jeudi dernier qu’il allait surveiller de plus près les prêts hypothécaires, dans un contexte où les inquiétudes sur la hausse des prix des maisons et les conséquences pour les banques en cas d’affaiblissement de l’économie gagnent du terrain.

Dans une lettre adressée à toutes les institutions financières fédérales, l’organisme réglementaire rappelle de faire preuve de la plus grande prudence lors de la souscription de prêts hypothécaires résidentiels, rapporte La Presse Canadienne.

Selon le BSIF, la faiblesse « exceptionnelle » des taux d’intérêt, jumelée au niveau record d’endettement des ménages et la forte hausse des prix des maisons dans certains marchés comme Toronto et Vancouver, pourrait se traduire par d’importantes pertes sur prêts pour les banques et les autres prêteurs en cas de détérioration de l’économie.

« Le BSIF veut que le système financier se dote de procédures de souscription de prêts hypothécaires qui reposent sur des fondements solides, tout en étant suffisamment souples pour s’adapter aux circonstances en constante évolution de ce secteur d’activité », précise le surintendant du BSIF, Jeremy Rudin.

Plusieurs secteurs seront surveillés de près par le Bureau : vérification des revenus des emprunteurs, ratios de couverture de la dette et fiabilité de l’évaluation foncière, entre autres.

Sans annoncer de changements à sa réglementation, le BSIF affirme « qu’il consacrera plus d’efforts à s’assurer de la solidité des fondements sur lesquels reposent les mesures de contrôle et les pratiques des prêteurs hypothécaires et des assureurs de prêts hypothécaires en matière d’atténuation des risques. »

LES BANQUES DÉJÀ PRUDENTES

Même si elle dit comprendre les inquiétudes du BSIF, l’Association des banquiers canadiens estime que les banques du pays font déjà preuve d’un jugement prudent avant d’accorder des prêts hypothécaires. « Elles ne prêtent qu’aux clients qui font la preuve de leur volonté et de leur habileté à rembourser les prêts. Cela est visible dans les données des banques sur les paiements hypothécaires arriérés (les retards de paiements de 90 jours ou plus), qui sont extrêmement faibles à 0,28 % des hypothèques en vigueur », a fait valoir l’association dans une déclaration.

La mise en garde du BSIF survient un mois après que la Banque du Canada eut soulevé certaines inquiétudes au sujet du marché immobilier au pays. Elle avait notamment insisté sur les vulnérabilités des ménages, de plus en plus endettés, et les déséquilibres de certains marchés immobiliers régionaux.

La banque centrale avait aussi jugé que les risques associés à une sévère correction des prix de l’immobilier à Vancouver et Toronto et au stress des finances des ménages étaient plus importants que dans le passé.

Un groupe mis sur pied le mois dernier par le gouvernement fédéral a par ailleurs pour mandat d’étudier tout au long de l’été les facteurs qui affectent l’offre et la demande dans le marché immobilier, de même que l’accessibilité et la stabilité du marché.

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