Les Québécois « ultra-frileux » avec leur épargne

Par La rédaction | 23 septembre 2016 | Dernière mise à jour le 15 août 2023
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Les Québécois préfèrent laisser leurs économies dans des dépôts à vue ou à préavis à rendement nul plutôt que de les immobiliser dans des dépôts à rendement plus élevé, mais bloqués pour des périodes de 1 à 5 ans.

C’est ce que révèlent les tous derniers chiffres du Mouvement d’éducation et de défense des actionnaires (MÉDAC), données regroupées et analysées par Normand Caron dans son dernier Carnet du Capitalien.

Sur les 196 milliards de dollars déposés par l’ensemble des Québécois en 2015 dans leurs comptes bancaires, plus de la moitié (101 G$) s’en sont en effet allés vers des dépôts à vue sans jamais en repartir.

« À l’évidence, la descente au plancher des taux d’intérêt sur l’ensemble des produits financiers en a rendu plus d’un hésitant, explique le responsable de la formation au MÉDAC. Quand votre banquier ou conseiller en services financiers vous propose de ‘geler votre argent’ dans un CPG pendant 5 ans en vous offrant un beau 1,25 %, la sagesse vous commande de réfléchir et de chercher d’autres options pour faire fructifier votre patrimoine. Les épargnants ont donc préféré laisser leur bas de laine au congélateur dans l’espoir qu’une éventuelle augmentation des taux d’intérêt en vienne à se manifester prochainement. »

L’ÉPARGNE EXPLOSE

Et ce, alors même que les Québécois ont fait des efforts particuliers pour mettre leur argent de côté. Âge et sexe confondus, chaque Québécois a augmenté la valeur moyenne de ses dépôts bancaires de 3 669 $ au cours des cinq dernières années, une progression de plus de 18 %, décrit le Capitalien. Pour les ménages, la hausse est approximativement la même que per capita, soit 17,5 %. Cela représente un effort d’épargne d’autant plus colossal que l’inflation a connu un taux moyen de 1,7 % par année et que le revenu personnel disponible n’a grimpé que de 12 % au cours de cette période.

Pour l’ensemble de la population, la hausse des dépôts à court terme a progressé de plus de 37 milliards de dollars, soit 23 %, toujours sur cette même période de cinq ans. Ce qui fait dire aux observateurs des marchés financiers que les épargnants québécois ont adopté depuis 2010 une attitude circonspecte (pour ne pas dire « ultra-frileuse » ) en matière de placement, poursuit M. Caron.

Sur ces 37 G$ supplémentaires, seuls 5 % ont été bloqués sur des comptes à terme, les 32 autres milliards de dollars n’ayant jamais pris d’autres chemins que le dépôt à vue.

Par ailleurs, les chiffres du Capitalien révèlent qu’avec plus de 1 047 milliards de dollars en banque, l’épargne financière collective totale des ménages du Québec a atteint un sommet au 31 décembre 2015. Une augmentation de plus de 53 % par rapport aux 682 G$ épargnés cinq ans plus tôt, soit le 31 décembre 2010.

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