Les systèmes de retraite éprouvés par le vieillissement de la population

Par La rédaction | 25 octobre 2016 | Dernière mise à jour le 16 août 2023
4 minutes de lecture

Les gouvernements du monde entier doivent prendre des mesures immédiates et radicales pour assurer la pérennité de leurs systèmes de retraite, conclut l’édition 2016 de l’indice mondial Mercer Melbourne.

En raison du vieillissement marqué de la population, de la baisse du taux de natalité et du manque de systèmes de retraite robustes, de nombreux pays auront du mal à offrir des prestations de retraite adéquates à leurs citoyens âgés.

Le Canada demeure dans le peloton de tête avec sa cote B, mais recule d’un rang, à la huitième position, par rapport à l’année dernière. Seuls les deux meneurs du classement, le Danemark et les Pays-Bas, obtiennent la cote A. L’Australie, la Finlande, la Suède, la Suisse et Singapour devancent également le Canada.

LES ENJEUX DU SYSTÈME CANADIEN

Une des principales lacunes du système de retraite au Canada réside dans le fait que la majorité des travailleurs du secteur privé n’ont pas accès à des régimes de retraite offerts par leur employeur. Augmenter l’accès aux régimes d’employeurs est donc le nerf de la guerre.

Parmi les autres solutions à envisager, Mercer propose d’augmenter le niveau d’épargne des ménages à revenu moyen et de hausser le taux de personnes plus âgées qui travaillent, à mesure que l’espérance de vie augmente.

La firme de services-conseils prend d’ailleurs bien soin de souligner que le Canada a récemment pris une direction contraire à celle de la majorité des pays développés en ramenant l’âge d’admissibilité à la Sécurité de la vieillesse à 65 ans, après avoir annoncé qu’il serait porté à 67 ans.

« Cette année, le gouvernement canadien, ainsi que tous les gouvernements provinciaux sauf celui du Québec, se sont mis d’accord pour élargir la portée du Régime de pensions du Canada, ce qui devrait se faire à compter de 2019. Cet élargissement n’a pas encore été reconnu dans l’indice mondial Mercer Melbourne sur les systèmes de retraite et contribuera à augmenter graduellement les prestations de retraite pour ceux qui ne sont pas couverts par un régime offert par leur employeur », explique dans un communiqué F. Hubert Tremblay, conseiller principal du domaine Retraite chez Mercer à Montréal.

L’IMPACT DE LA LONGÉVITÉ PIRE QUE PRÉVU

L’espérance de vie à la naissance a augmenté de 7 à 14 ans dans la plupart des pays au cours des 40 dernières années, ce qui équivaut en moyenne à une année supplémentaire tous les quatre ans.

Les répercussions de cette augmentation, associée à la chute mondiale des taux de natalité, sont beaucoup plus importantes que ce qu’ont reconnu de nombreux gouvernements et collectivités jusqu’à maintenant, soutient Davie Knox, membre principal du partenariat de Mercer et auteur du rapport.

Au Japon par exemple, il n’y aura plus que 1,44 personne en âge de travailler pour chaque retraité d’ici 2040.

« Si l’âge de la retraite et l’âge d’admissibilité à la sécurité sociale et aux régimes de retraite privés ne changent pas, cela exercera une pression accrue sur les systèmes mondiaux de retraite, au détriment de la sécurité financière des personnes plus âgées de notre société », affirme M. Knox.

Pour contrer le vieillissement de la population, Mercer suggère de réduire les incitatifs à prendre une retraite anticipée dans les régimes offerts par les employeurs et d’encourager ces derniers à augmenter la participation des personnes plus âgées au marché du travail.

L’édition 2016 de l’indice mondial Mercer Melbourne sur les systèmes de retraite couvre près de 60 % de la population mondiale, évalue 27 systèmes de retraite en fonction de plus de 40 indicateurs qui mesurent leur suffisance, leur viabilité et leur intégrité. Il comprend plusieurs pays d’Amérique, d’Europe et d’Asie-Pacifique.

La rédaction vous recommande :

La rédaction