Monique F. Leroux quitte « avec sérénité »

Par La rédaction | 26 janvier 2016 | Dernière mise à jour le 15 août 2023
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La présidente du Mouvement Desjardins, Monique F. Leroux.

Après avoir pris la direction de Desjardins il y a huit ans alors que débutait la crise financière, Monique F. Leroux aborde la dernière ligne droite de sa présidence avec « sérénité » et estime laisser une « maison en ordre ».

La première femme à avoir tenu les rênes du plus important groupe financier coopératif au pays connaîtra le 19 mars l’identité de son successeur, qui entrera en fonction le 8 avril. Le Mouvement a lancé le processus électoral afin de désigner son nouveau président le 11 janvier dernier.

« Je ne peux pas dire que tout est réglé et que tout est parfait, mais la personne qui prendra la relève aura certainement les moyens d’agir », a-t-elle indiqué au cours d’une entrevue à La Presse canadienne lors du Forum économique de Davos, en Suisse.

DEUX MILLIONS DE MEMBRES DE PLUS

La dirigeante se souvient très bien de ses débuts à la tête de Desjardins, une période où la coopérative, à l’instar de la plupart des institutions financières, a été « ébranlée » par la crise financière et une marge de manœuvre quasi inexistante.

« Au bout du compte, notre base de membres a augmenté d’environ deux millions, nous avons doublé nos revenus, qui atteignent quelque 15 G$, et les excédents ont plus que doublé », souligne-t-elle.

Le mandat de Monique Leroux, marqué par d’importantes acquisitions dans les secteurs des services financiers et de l’assurance, n’a pas été de tout repos. En 2009, dans la foulée de médiocres résultats dus à la crise, la coopérative avait notamment supprimé 900 postes pour réaliser des économies.

LES CRITIQUES DE CLAUDE BÉLAND

Au fil des ans, des voix se sont également élevées pour critiquer certains changements amorcés sous sa direction, comme la baisse des ristournes. L’ex-président de Desjardins Claude Béland a aussi reproché à l’institution de trop mettre l’accent sur sa performance financière au détriment de ses membres « ordinaires ».

« C’est sûr que lorsqu’on ne fait rien, personne ne peut nous critiquer sur le moment. On nous critique plus tard, par contre. L’histoire du Mouvement a toujours été marquée par des gens qui, à un moment donné, se sont sentis interpellés par le changement », rétorque-t-elle.

PLACE AUX FEMMES

La présidente se dit fière d’avoir réussi à faire « bouger l’aiguille » dans un milieu où la représentativité des femmes demeure, selon elle, insuffisante.

« Je le dis avec beaucoup d’humilité : je pense qu’on a relevé le plafond. Il n’a pas sauté, mais on l’a amené plus haut. En 2009, je regardais notre bassin de candidatures. On avait beaucoup de femmes, mais pas suffisamment dans des postes de direction. Je me disais qu’on ne peut pas se priver de 50 % du talent », indique-t-elle.

À son congrès 2013, la coopérative s’était d’ailleurs engagée à se diriger vers la parité pour l’ensemble de ses dirigeants, rappelle Monique F. Leroux.

Même si elle refuse de commenter la course à la direction qui a lieu actuellement, elle se permet un conseil, celui de toujours gérer dans une perspective à long terme, malgré la pression.

« PAS UN LONG FLEUVE TRANQUILLE »

« Piloter une entreprise de cette taille n’est jamais un fleuve tranquille, ajoute Monique F. Leroux. Je crois que nous avons une marge de manœuvre nous permettant d’absorber des chocs. Ceci dit, il ne faut pas être complaisant. »

Au cours des prochains mois, elle s’attend à une transition rapide et harmonieuse au sein de la coopérative parce qu’une grande partie de l’équipe de direction implantée en 2009 est toujours en place.

La présidente sortante demeurera également en poste trois mois après la fin de son mandat dans un rôle d’accompagnement.

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