Obligations vertes : un potentiel de croissance exponentiel

Par La rédaction | 20 avril 2017 | Dernière mise à jour le 15 août 2023
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Le montant total des obligations dites « vertes » émises au Canada en 2017 et 2018 pourrait atteindre 56 milliards de dollars, rapporte Le Devoir.

Citant une étude (en anglais seulement) publiée plus tôt ce mois-ci par le groupe torontois Corporate Knights, qui classe les grandes compagnies selon leurs performances en matière d’environnement et de gouvernance, le quotidien précise que pour l’instant, les émissions de ce type d’obligations au pays demeurent toutefois rares.

Ainsi, l’an dernier, leur valeur n’y a pas dépassé la barre du milliard, comparativement à 80 milliards ailleurs dans le monde. Mais après avoir analysé les émissions obligataires prévues cette année et recensé, avec des données de la Banque Royale, l’ensemble des titres pouvant appartenir à cette catégorie, la firme prévoit que ce segment possède « un potentiel de croissance exponentielle ».

21 ÉMETTEURS D’OBLIGATIONS POTENTIELS

« Une part de la transition énergétique est tributaire de la vitesse des flux financiers. Alors, ce que nous faisons aujourd’hui [en publiant le rapport], c’est un peu appeler à l’action le secteur financier et le gouvernement canadien », explique Toby Heaps, chef de la direction de Corporate Knights.

L’étude menée par le groupe évalue que, pour l’exercice 2017-2018, les 21 émetteurs d’obligations potentiels qu’il a passés au crible au pays (dont les provinces, les banques et les producteurs hydroélectriques) ont un besoin et une capacité à financer des « projets explicitement verts » à hauteur de 23,6 milliards de dollars. Ces derniers concernent par exemple le transport en commun, les énergies renouvelables, les prêts pour acheter un véhicule électrique et les projets d’énergie « verte ».

Corporate Knights estime par ailleurs que ces émetteurs auront encore un besoin et une capacité à financer des projets « potentiellement écologiques » à hauteur de 32,7 milliards, entre autres dans les secteurs de la construction ou de la rénovation d’immeubles publics. Dans le cas du gouvernement du Québec, les besoins d’emprunt en 2017-2018 avoisineraient 10 milliards, dont sept pourraient concerner des « projets explicitement verts ».

PEUT-ÊTRE D’AUTRES ÉMISSIONS AU QUÉBEC

Rappelons que celui-ci a émis ses premières obligations vertes en février, pour un montant de 500 millions, afin de l’aider à financer notamment des projets de transport public, comme les nouvelles rames du métro montréalais Azur et des autobus hybrides. Lorsque celles-ci ont été émises, le ministre des Finances Carlos Leitão a précisé que « l’année prochaine ou dans six mois, selon les conditions du marché, on pourra faire d’autres émissions ».

Dans une « note d’intervention » publiée au début du mois, l’Institut de recherche en économie contemporaine soulignait l’importance de cet outil dans le financement de la transition vers une économie plus « responsable », expliquant que les obligations vertes avaient « la capacité d’apparier plus efficacement les différents acteurs, c’est-à-dire les émetteurs et les investisseurs, préoccupés par les impératifs climatiques », et cela dans le but d’accroître le rôle de l’épargne privée, en particulier celle engagée pour financer la transition énergétique.

La rédaction