Pas assez branchés, les gestionnaires de patrimoine?

Par La rédaction | 17 juin 2016 | Dernière mise à jour le 15 août 2023
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À l’heure des applications mobiles et médias sociaux, le courriel reste, pour les trois quarts des gestionnaires de patrimoine, le seul outil numérique qu’ils proposent à leur clientèle.

Pourtant, près de sept personnes fortunées sur dix effectuent des opérations bancaires sur Internet ou via des appareils mobiles, quatre sur dix vont sur le web pour consulter leur portefeuille ou s’informer sur les marchés de placement, et une sur trois utilise déjà des services en ligne pour gérer son portefeuille, révèle un rapport mondial de PwC intitulé Sink or swim : why wealth management can’t afford to miss the digital wave.

« Au fur et à mesure que la technologie transforme le secteur canadien des services financiers avec l’apparition des sociétés de technologie financière, les sociétés de gestion de patrimoine doivent renforcer leur présence numérique pour améliorer la valeur qu’elles apportent aux personnes fortunées friandes de technologie », commente par voie de communiqué Raj Kothari, associé directeur, région du Grand Toronto de PwC Canada.

« Les conclusions du rapport mondial sont pertinentes en ce qui concerne le marché canadien de la gestion de patrimoine, qui voit apparaître une catégorie plus jeune et diversifiée de personnes fortunées, ajoute-t-il. Il faut en tenir compte afin de bâtir une infrastructure numérique qui réponde aux besoins en constante évolution de cette clientèle et d’assurer ainsi une croissance durable pour le secteur de la gestion de patrimoine au Canada ».

CAPACITÉS NUMÉRIQUES SURESTIMÉES

La gestion de patrimoine demeure l’un des secteurs les moins technologiquement avancés au sein de l’industrie des services financiers, qui se classe elle-même loin derrière d’autres marchés.

Un constat que ne semblent pas partager les acteurs du milieu, peu conscients de leurs lacunes en matière de technologie. Certains vont même jusqu’à surestimer les capacités numériques de leur entreprise, qu’ils considèrent sophistiquées alors que l’unique service offert aux clients est bien souvent un site web.

Ainsi, lorsque PwC a demandé aux personnes fortunées d’évaluer les principales qualités de leur conseiller/gestionnaire de patrimoine actuel, les capacités techniques et l’offre de services numériques ne sont arrivées qu’au huitième rang sur onze critères, avec seulement 39 % des clients susceptibles de recommander leur gestionnaire à ce sujet. Un chiffre qui tombe même à 23 % chez les clients disposant de plus de 10 M $US (13 M $CAN).

QUESTION DE VIE OU DE MORT

Selon le rapport, la participation du secteur mondial de la gestion de patrimoine à la première vague de commerce électronique n’en est qu’à ses débuts. Très peu de sociétés ont automatisé et numérisé leurs services de soutien aux opérations ainsi que leurs fonctions administratives. Seulement une société sur dix utilise les médias sociaux pour interagir avec ses clients, et nombre d’entre elles n’investissent que maintenant dans les portails web et les applications mobiles de base.

« Les entreprises qui ne prennent pas les devants pour satisfaire la demande actuelle ou future du marché ne survivront tout simplement pas à moyen ou à long terme, affirme M. Kothari. Celles qui s’ouvrent au numérique et qui en saisissent dès maintenant le potentiel seront en position de force et en mesure d’apporter une réelle valeur combinant les meilleurs outils technologiques et le capital humain. »

Pour survivre, estime PwC, les sociétés de gestion de patrimoine devraient dès aujourd’hui accélérer les efforts visant à adopter une infrastructure numérique complète, qui intègre chaque aspect de leurs activités, depuis les fonctions administratives jusqu’au service à la clientèle et à la prospection.

Elles devraient aussi exploiter le potentiel du numérique pour gagner en efficacité, mieux gérer leurs coûts et améliorer leur offre de services essentiels en s’appuyant sur un éventail beaucoup plus large de données disponibles, et être disposées à former des alliances stratégiques avec les innovateurs du secteur de la technologie financière afin de présenter des solutions technologiques à un rythme conforme aux attentes du marché.

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Le rapport s’appuie sur des entrevues réalisées avec des responsables des relations clients en gestion de patrimoine, des chefs d’entreprises et d’innovateurs du secteur de la technologie financière, ainsi que sur les résultats d’un sondage réalisé auprès de 1 000 personnes fortunées en Amérique du Nord, en Europe et en Asie.

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