Pas de taux négatifs en Amérique du Nord, dit la TD

Par La rédaction | 21 juillet 2016 | Dernière mise à jour le 15 août 2023
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Surendettement, faible croissance économique, rendements anémiques pour les titres à revenu fixe et pire encore pour les actions, incertitudes politiques en Europe et en Chine, volatilité des marchés, politiques non traditionnelles de plusieurs banques centrales… Les constats que dresse Gestion de patrimoine TD ont de quoi inquiéter.

Dans son Bulletin trimestriel des stratégies de placement publié hier, la banque passe en revue les problèmes du jour afin d’en dégager les perspectives pour les marchés. Et la situation qu’elle décrit est pour le moins contrastée.

LES TAUX RESTERONT FAIBLES « UN BON MOMENT »

Ses analystes l’annoncent d’emblée : le contexte de faible croissance économique est là pour rester. Dans l’ensemble, ils prévoient un environnement de bas rendements, « marqué par des épisodes de volatilité dans toutes les catégories d’actif », en raison notamment des niveaux d’endettement élevés et des risques politiques liés aux marchés émergents.

La TD rappelle que les grandes banques centrales ont réduit les taux directeurs pour les dépôts et les prêts à des niveaux d’urgence pour tenter de stimuler la croissance économique et l’inflation.

Or, celles-ci étant demeurées exceptionnellement faibles, certains établissements, comme la Banque centrale européenne et, plus récemment, la Banque du Japon, ont eu recours aux taux d’intérêt négatifs. Résultat : près du tiers des obligations d’État mondiales sont aujourd’hui assorties de tels taux.

Toutefois, la TD ne croit pas que les banques centrales nord-américaines décideront d’emprunter cette voie, du moins pas dans les 12 à 18 prochains mois, même si elle prévoit que « les taux d’intérêt demeureront faibles pendant un bon moment ».

Elle estime que, dans le contexte actuel, il est peu probable que la Banque du Canada en vienne à employer des politiques non traditionnelles comme l’assouplissement quantitatif, les taux nuls ou négatifs, ou encore la « création d’argent » (« hélicoptère monétaire »).

L’OR, PLUS QUE JAMAIS VALEUR REFUGE

La TD dit s’attendre à « une période d’incertitude prolongée au Royaume-Uni et en Europe » et, compte tenu de cette situation, avoir adopté « une position plus prudente ».

Au cours du trimestre écoulé, l’institution financière a accru la pondération de l’or, la faisant passer d’une légère surpondération à une surpondération maximale. Selon elle, le métal jaune fournit « une certaine protection contre les événements extrêmes ».

La banque a également augmenté sa position à l’égard du dollar américain puisque « les rendements relatifs supérieurs, les risques politiques moindres et la croissance économique plus élevée le rendent plus attrayant que bon nombre d’autres devises ».

Une attitude qui l’a amenée à abaisser son exposition au huard, car elle anticipe qu’il se comportera moins bien que le billet vert, qui est en hausse.

Jugeant le ratio risque/rendement peu intéressant, la TD a par ailleurs réduit ses placements dans les actions internationales et des marchés émergents au profit des actions nord-américaines de base.

« En Europe, l’incertitude grandissante sur le plan politique, la croissance léthargique et les périls qui menacent les perspectives de croissance des bénéfices contribuent à intensifier les risques », tandis que du côté des pays émergents, « les évaluations sont attrayantes, mais les niveaux d’endettement élevés, le ralentissement de la croissance économique et la faiblesse des prix des produits de base présentent des risques ».

« CONSERVER UNE PERSPECTIVE À LONG TERME »

Les analystes de la TD affirment s’attendre à ce que les rendements obligataires soient « nettement inférieurs à 5 % » pour les titres à revenu fixe et à ce que ceux des actions « ne dépassent pas 5 % ».

Les obligations demeurent une option intéressante, relèvent-ils, car même si elles n’offrent que des rendements modestes, « elles favorisent la diversification et procurent un certain revenu tout en contribuant grandement à la stabilité des portefeuilles ».

Du côté des actions, ils anticipent une croissance des bénéfices « modérée ». Celles-ci devraient produire des rendements « légèrement plus élevés » que ceux des obligations, mais avec des épisodes de forte volatilité.

« Nous continuons de préférer les actions de qualité supérieure dont les dividendes procurent un revenu en hausse progressive et constante », concluent-ils.

Enfin, les experts de la banque préconisent une surpondération des liquidités afin de « procurer de la stabilité durant les périodes de volatilité accrue ». De même, et bien que leurs taux demeurent très faibles, ils rappellent que « les obligations d’État procurent stabilité et diversification et peuvent donc s’avérer utiles dans un contexte de volatilité ».

« Dans le contexte actuel, il est difficile de prévoir exactement ce que nous réserve l’avenir. Il est donc essentiel de conserver une perspective à long terme et de maximiser la diversification des portefeuilles », conclut la TD.

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