Petit tour des banques centrales

Par John Braive | 15 juin 2017 | Dernière mise à jour le 15 août 2023
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Les grandes banques centrales du monde sont à surveiller de près, surtout pour les investisseurs des marchés obligataires. Tour d’horizon avec John Braive, vice-président du Conseil à Gestion d’actifs CIBC.

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On commence par la Banque Centrale Européenne, qui dans ses dernières déclarations n’a pas parlé de grands changements mais s’est montrée un peu plus agressive. « L’économie se porte un peu mieux mais ils se concentrent sur l’inflation qui demeure trop faible à leurs yeux. La BCE va continuer [son programme d’apaisement quantitatif] en achetant environ 60 milliards de titres chaque mois », dit John Braive.

Du côté de la Fed, si les taux ont été rehaussés à trois reprises dans les derniers mois, notamment mercredi, cela ne se reproduira pas aussi vite que certains l’avaient prévu, selon l’expert.

« On observe des données plus faibles dans l’économie réelle que dans les indicateurs basés sur des sondages tels que l’ISM manufacturier ou l’indice de confiance des consommateurs. Ceux-ci sont toujours plus optimistes que la réalité que nous observons jusqu’ici », dit John Braive.

L’économie américaine n’étant pas aussi robuste que prévue, l’expert estime à 30 % les chances de voir un nouveau rehaussement des taux directeurs d’ici la fin de l’année. Ce n’est qu’à partir de 50 ou 60 % que les marchés reflètent l’anticipation d’une hausse, dit-il.

« En conséquence, les bons du Trésor sur dix ans se sont très bien portés cette année. Nous entrevoyons une nouvelle hausse des taux mais elle pourrait bien se faire en 2018. La Fed est dans un cycle de resserrement très graduel », poursuit John Braive.

Au Canada, rien ne bouge à l’horizon, selon lui. « La Banque du Canada va rester exactement dans sa position actuelle. Nous considérons que l’économie ne se porte pas si bien, mais si les choses changent alors nous ajusterons nos prévisions. »

Conséquences pour les portefeuilles obligataires : les titres à maturité plus lointaine sont plus attrayant, selon John Braive.

« Nous délaissons les obligations de sociétés à court terme pour les titres à plus long terme, qui offrent des écarts de rendement plus attrayants. Nous avons vendu nos titres avec une maturité en 2018 ou 2019 pour acheter des titres avec une maturité en 2022 et 2023. Nous allons continuer à le faire pour améliorer notre rendement d’ensemble. »

John Braive

Responsable des actifs à revenu fixe, John Braive est entré en 1983 au service de Gestion d’actifs CIBC inc. et a participé activement à en faire une des plus importantes sociétés de gestion de placement au Canada.