Quand le passé des gestionnaires influence leurs résultats

Par La rédaction | 1 septembre 2016 | Dernière mise à jour le 15 août 2023
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Family walking in field of flowers

Devriez-vous explorer les origines familiales des gestionnaires de fonds avant de choisir un produit?

Une récente étude d’Oleg Chuprinin, de l’Université de New South Wales, et Denis Sosyura, de l’Université du Michigan, laisse penser que c’est une excellente idée.

Les deux chercheurs ont scruté les rendements obtenus entre 1975 et 2012 par 357 gestionnaires de fonds nés en 1945 ou plus tôt. Les données sur les ressources financières des parents des gestionnaires nés après 1945 n’étant pas encore rendues disponibles par le Bureau du recensement américain, il n’était pas possible de mener cette étude sur les gestionnaires plus jeunes.

ORIGINES PAUVRES, PORTEFEUILLES RICHES

Mais les conclusions de l’étude restent frappantes. Les rendements des gestionnaires provenant de familles dont le revenu se situait dans le quintile le plus pauvre surpassent de 2,16 % ceux de leurs pairs dont les revenus parentaux se situaient dans le premier quintile. Les résultats ont été ajustés en fonction des risques pris par les gestionnaires.

Ces résultats sont peut-être moins étonnants qu’on pourrait le penser, analyse Tyler Cowen sur le site de Bloomberg. Selon lui, les efforts faits par les gestionnaires provenant de milieux plus pauvres, ainsi que les filtres qu’ils doivent traverser pour être embauchés ou promus sont plus importants que ceux de leurs pairs plus riches, qui bénéficient davantage de relations dans le milieu. Résultat : les gestionnaires de fonds provenant de milieux modestes qui réussissent à s’imposer sont vraiment bons, alors que certains parmi les seconds le sont moins.

Pour appuyer son hypothèse, Tyler Cowen souligne que les rendements varient de bons à mauvais chez les gestionnaires provenant de familles riches, alors qu’ils sont plus uniformément bons chez le second groupe. L’étude montre également que les gestionnaires provenant de milieux aisés qui obtiennent des résultats plutôt mauvais sont plus nombreux à recevoir tout de même des promotions.

DES GESTIONNAIRES PLUS KAMIKAZES?

Bien sûr, toute étude a ses limites. L’utilisation de critères pour ajuster les rendements au risque n’est pas simple. Il est donc difficile de savoir si les gestionnaires de fonds issus de familles moins aisées utilisent des stratégies de placement plus risquées. L’étude démontre qu’ils font plus de transactions, gardent leurs titres moins longtemps et suivent moins « le troupeau ». Cela laisse penser qu’ils ont une vision moins conformiste, ce qui peut parfois être payant, mais peut aussi s’avérer plus hasardeux.

Les résultats démontrent tout de même que l’origine sociale pourrait devenir un critère de plus dans la sélection d’un gestionnaire de fonds. À tout le moins, les meilleures écoles de commerce devraient leur faire une plus grande place, croit Tyler Cowen.

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