Quand une banque centrale flirte avec des sites de rencontre

La Banque d’Angleterre souhaite étudier les comportements des Britanniques sur le marché immobilier, et ce sont… les sites de rencontre qui l’aident à y parvenir.

La Banque ne manque pas d’information pour analyser le marché immobilier britannique. Au contraire, ses bases de données débordent. Au point où elle a de la difficulté à s’y retrouver, ce qui était devenu un réel problème. Or, qui s’amuse allègrement à croiser des données afin de trouver les matchs parfaits? Les agences de rencontre, bien sûr.

FORMER DES COUPLES… DE DONNÉES

Ces dernières misent sur des « algorithmes de couplage biparti », comme l’explique la Banque d’Angleterre dans son blogue (oui, cette vénérable institution créée en 1694 détient un blogue). Intitulé Bank Underground, il sert aux économistes de l’institution pour présenter la modernisation de leurs méthodes de recherche.

Dans un billet passablement technique, la Banque d’Angleterre rappelle qu’un graphe biparti illustre les liens entre deux groupes de données. Pour les agences de rencontres, ces outils sont utiles pour coupler des groupes d’âges, des préférences, etc. Mais dans le cas de la Banque d’Angleterre, cela permet plutôt de faire parler les données sur le nombre de domiciles disponibles, les gens qui déménagent, etc.

TOUT ÇA POUR ÇA?

Si le recours à un tel outil par une banque centrale peut surprendre, les conclusions qu’il a permis de tirer sont beaucoup moins étonnantes.

Ainsi, les économistes de la Banque d’Angleterre ont constaté que le nombre de ménages qui ont déménagé moins de trois ans après avoir acquis leur maison a fortement augmenté durant la crise financière de 2008. Pendant cette période difficile, ce sont les Londoniens et les ménages qui accédaient à la propriété pour la première fois qui ont été les plus durement touchés.

Par ailleurs, la baisse des taux provoquerait, encore là sans trop de surprise, une forte mobilité parmi les jeunes propriétaires.

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