Surchauffe immobilière : la SCHL tire la sonnette d’alarme

Par La rédaction | 18 octobre 2016 | Dernière mise à jour le 16 août 2023
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L’ensemble du marché immobilier canadien pourrait être affecté par la situation observée depuis ces dernières années dans les régions de Vancouver et de Toronto, a mis en garde hier pour la première fois le président de la Société canadienne d’hypothèques et de logement (SCHL).

Dans une analyse intitulée « Les conséquences prévues des nouvelles politiques de logement » publiée par The Globe and Mail, Evan Siddall revient sur le train de mesures annoncées au début du mois par Ottawa afin d’éviter une surchauffe du marché, qui pourrait nuire à la croissance économique du pays.

Alors que celles-ci sont entrées en vigueur hier, la SCHL s’apprête à relever sa note de risque pour le marché résidentiel canadien, la faisant passer de « modérée » à « forte » à l’occasion de la publication le 26 octobre de sa nouvelle évaluation, révèle le quotidien torontois.

ÉVITER DES PROBLÈMES PLUS GRAVES

Soulignant que l’organisme qu’il dirige appuie sans réserve des mesures « destinées à favoriser la vigueur, la stabilité et la résilience à long terme des marchés de l’habitation et systèmes financiers du Canada », Evan Siddall écrit avoir « récemment observé des effets d’entraînement de Toronto et Vancouver vers des marchés situés à proximité ».

Or, les niveaux d’endettement importants, jumelés à des prix élevés de l’immobilier, sont souvent suivis de contractions économiques, insiste-t-il. Et dans ce contexte, les mesures annoncées par le ministre fédéral des Finances, Bill Morneau, constituent un petit prix à payer pour éviter d’éventuels problèmes nettement plus graves.

Parmi les changements prévus : les acheteurs incapables d’apporter une mise de fonds de 20 % au moment d’acquérir une maison (souvent des premiers acheteurs) verront désormais le seuil de financement auquel ils ont accès également réduit d’environ 20 %.

« IL ÉTAIT NÉCESSAIRE D’AGIR »

Avec ces mesures, le gouvernement fédéral assume sa responsabilité, qui est de veiller à ce que ses programmes contribuent à avoir une économie saine et en croissance, estime le patron de la SCHL, qui rappelle que les règles de financement hypothécaire ont déjà été resserrées à six reprises depuis 2008.

Il répond également aux attentes du Fonds monétaire international et de l’Organisation de coopération et de développement économiques (OCDE), qui réclamaient depuis longtemps que le Canada agisse pour régler le problème de la surchauffe de certains marchés immobiliers dans l’Ouest.

« Il était nécessaire d’agir. Le niveau d’endettement des ménages au pays atteint aujourd’hui le seuil historique de 168 % du revenu net. Et selon la Banque du Canada, il s’agit là du principal facteur de vulnérabilité qui menace notre économie », conclut Evan Siddall.

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