Taux d’intérêt : la Fed pourrait opter pour le statu quo

Par La rédaction | 20 septembre 2016 | Dernière mise à jour le 15 août 2023
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Malgré les craintes des marchés financiers, qui ont parfois ressemblé aux montagnes russes au cours des dernières semaines, la banque centrale américaine ne devrait pas relever ses taux d’intérêt demain à l’issue de la réunion de son Comité de politique monétaire, estiment des analystes.

Selon la plupart des experts qu’a interrogé l’Agence France-Presse, les chances qu’elle annonce un relèvement des taux sont faibles. « Environ 20 % », résume Tim Duy, professeur d’économie à l’Université de l’Oregon.

« Le souci est qu’en relevant les taux trop tôt, la Fed ralentisse l’économie et le marché du travail de façon prématurée », précise-t-il.

INDICATEURS ÉCONOMIQUES MITIGÉS

Comme en témoignent leurs discours respectifs, les membres de la Fed apparaissent divisés sur le calendrier de la prochaine hausse des taux. Néanmoins, certains indicateurs économiques mitigés semblent en éloigner l’échéance.

Même à 4,9 %, le taux de chômage devra par exemple encore baisser compte tenu des quelque six millions de salariés qui ne trouvent pas d’emploi à temps plein, note l’AFP.

La Fed souhaite également voir l’inflation s’établir autour de 2 %, mais elle ne dépasse pas 0,8 % sur un an, selon l’indice PCE, l’outil favori de la banque centrale.

DES CRAINTES POUR L’APRÈS-BREXIT

Enfin, la faiblesse de l’économie à l’étranger est un autre facteur qui pourrait inciter les membres de la banque centrale à opter pour le statu quo, surtout après les craintes sur la solidité de l’économie britannique suscitées par le Brexit, le marasme de l’économie européenne et le ralentissement de la croissance chinoise.

« Ils sont moins pressés parce que le reste du monde est faible. Tant que l’Europe et le Japon détendent leur politique monétaire, ils ne veulent pas resserrer la leur », explique pour sa part à l’AFP Joseph Gagnon, du Peterson Institute for International Economics.

Cet ancien économiste de la Fed prévoit malgré tout que l’institution fédérale agisse en décembre. D’après une enquête de Reuters, la majorité des experts s’attendent d’ailleurs eux aussi à un relèvement de taux plutôt vers la fin de l’année.

RISQUES DE BULLE FINANCIÈRE

D’autres facteurs militent néanmoins en faveur d’un relèvement du coût du crédit, indique l’AFP. Il y a quelques semaines, Eric Rosengren, « un membre de la Fed pourtant réputé être un partisan des taux bas », s’est publiquement inquiété des risques de bulle financière générés par une politique prolongée de taux bas.

À cela s’ajoutent les retombées de la campagne présidentielle, souligne l’agence de presse. Celle-ci rappelle que le candidat républicain à la Maison-Blanche, Donald Trump, a récemment accusé la banque centrale de « faire le jeu des démocrates », affirmant par exemple que Janet Yellen « gardait les taux artificiellement bas pour permettre à Obama de partir » sans avoir à pâtir des conséquences d’une éventuelle hausse des taux, forcément impopulaire auprès des consommateurs.

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