TERRY, une fintech qui facilite l’accès au REEI

Par Sylvie Lemieux | 10 juin 2022 | Dernière mise à jour le 15 août 2023
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Malgré ses avantages, le régime enregistré d’épargne-invalidité (REEI) est encore méconnu et, par conséquent, sous-utilisé. C’est pour résoudre cette problématique que Michel-Alexandre Riendeau a créé la fintech TERRY.

« Avec notre plateforme, on a voulu faciliter l’ouverture d’un régime, explique le jeune entrepreneur. Au Canada, seulement 31,5 % des personnes admissibles détiennent un REEI. C’est pourtant un outil financier qui permet d’atteindre l’autonomie financière à long terme. »

PROCESSUS SIMPLIFIÉ ET CONSEILS D’EXPERT

À l’image du régime enregistré d’épargne-études (REEE), le REEI donne droit à des montants supplémentaires (sous forme de subventions et de bons) versés par le gouvernement, ce qui vient bonifier les versements des épargnants.

En plus d’être méconnu — près de 75 % des Canadiens admissibles n’ont jamais entendu parler du REEI ou manquent d’informations à son sujet, selon un sondage de Statistique Canada mené en 2021 —, le processus d’ouverture d’un régime est ardu puisqu’il y a de nombreux formulaires à remplir et qu’il nécessite un déplacement dans une institution financière, ce qui peut être problématique pour certaines personnes avec un handicap.

« Avec TERRY, on a simplifié le processus. Les gens peuvent remplir une demande en ligne et ont rapidement accès à un accompagnement de la part d’un de nos conseillers spécialisés dans le REEI. Il est là pour répondre à toutes leurs questions et les aider à bénéficier au maximum du régime. Au lieu de prendre entre une et deux heures, le processus peut être complété en 15 minutes », précise Michel-Alexandre Riendeau, diplômé en génie logiciel de l’Université McGill.

Les personnes avec un handicap — soit une déficience physique ou mentale, le spectre de l’autisme, un diabète de type 1, un trouble visuel ou auditif important, etc. — et qui sont âgées entre 0 et 49 ans sont admissibles au REEI. Le régime étant rétroactif sur une période de dix ans, les nouveaux adhérents qui ont tardé à en bénéficier peuvent recevoir du gouvernement jusqu’à 10 000 $ immédiatement après l’ouverture du compte.

« Chaque jour, on a des contacts avec des gens qui n’ont pas encore souscrit au régime et qui bénéficient d’un montant rétroactif, mentionne M. Riendeau. C’est aussi intéressant de savoir qu’il n’y a pas de minimum requis pour les cotisations. Les gens n’ont pas besoin de mettre un gros montant pour recevoir des subventions gouvernementales. »

Depuis son lancement en septembre 2021, la fintech a déjà aidé plus de 600 familles québécoises à bénéficier du REEI. « Notre objectif est qu’il y en ait entre 1 000 et 1500 de plus dans les 12 prochains mois, soutient l’entrepreneur. Éventuellement, on veut aussi étendre nos services à la grandeur du Canada. »

DES ALLIÉS DE TAILLE

Michel-Alexandre Riendeau a trouvé des alliés de taille dans le démarrage de TERRY. Jacomo et Félix Deschâtelets, les fondateurs de la plateforme Emma, spécialisée dans la souscription d’assurance vie pour les femmes enceintes, ont été ses premiers investisseurs.

Il s’est également entouré d’autres partenaires et investisseurs, soit les frères Gino-Sébastian et Martin Savard, de MICA Cabinets de services financiers, Stéphane Rochon, président du conseil et chef de la stratégie numérique chez Groupe KO, et du producteur et acteur Louis Morissette, qui est particulièrement sensible à la cause de par son implication au sein de la fondation Véro et Louis et aussi parce que sa sœur est atteinte de paralysie cérébrale.

Pourquoi avoir adopté le nom TERRY ? « Je voulais apporter un côté humain à l’entreprise, dit-il. C’est aussi un clin d’œil que l’on fait à Terry Fox [un athlète handicapé qui a parcouru le Canada à la course pour recueillir des fonds pour la recherche sur le cancer]. »