Un fonds spéculatif britannique poursuivi pour homophobie

Par La rédaction | 3 novembre 2016 | Dernière mise à jour le 16 août 2023
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Un gestionnaire de fonds spéculatif poursuit son ancien employeur, Balyasny Europe Asset Management, pour 1 M £ (1,7 M $CAN), invoquant un licenciement injustifié et du harcèlement basé sur son orientation sexuelle.

Paul Newton, 43 ans, travaillait pour ce fonds depuis mars 2014. Le 28 juin dernier, il a été mis à la porte, sans explication. La firme soutient que le congédiement est justifié par la mauvaise performance du gestionnaire dans la foulée du Brexit, mais ce dernier rétorque que plusieurs de ses collègues hétérosexuels ont encaissé des pertes bien plus lourdes que lui tout en conservant leur emploi.

HARCÈLEMENT CONSTANT

Il va même plus loin, décrivant son passage à Balyasny comme un véritable parcours du combattant. Il affirme avoir été l’objet de remarques homophobes constantes, se faisant qualifier de « théâtral » et d’«efféminé ». L’un de ses collègues lui aurait notamment dit que des gens « normaux » trouveraient étrange de voir un homosexuel conduire une Aston Martin. D’autres collègues auraient répandu une rumeur selon laquelle il s’adonnait à des activités sexuelles avec le concierge.

Selon Paul Newton, ses collègues l’ont traité dès le départ comme une étrangeté, et leurs abus répétés l’auraient maintes fois amené au bord des larmes. La firme soutient qu’elle n’a rien à se reprocher. Le tribunal du travail doit se pencher sur ce dossier en mars 2017.

L’HOMOPHOBIE, PAS UNE NOUVEAUTÉ DANS LA CITY

Les accusations envers Balyasny Europe Asset Management rappellent que l’inclusion et la diversité demeurent des sujets sensibles dans la City. En 2014, à l’occasion du souper Pride in London, la lord-maire de Londres de l’époque (c’est-à-dire la mairesse de la City, et non la mairesse de Londres), Dame Fiona Woolf, soutenait que la diversité devait faire son chemin et qu’elle contribuerait aux bonnes performances des firmes de la région.

« L’homophobie et les préjugés présents à Londres dans les années 1980 restent, je suis désolée de le dire, trop souvent présentes encore à notre époque, soutenait-elle alors. Notre responsabilité est d’aller chercher les bénéfices de la diversité pour la City et pour les entreprises, mais aussi de s’assurer que le respect de la différence est imprégné dans nos communautés, et dans tout Londres. »

À l’époque, 36 firmes avaient joint le programme « Le pouvoir de la diversité » de la City.

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