Une banque clone son économiste en chef

Par La rédaction | 28 août 2018 | Dernière mise à jour le 15 août 2023
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Kittitee Pangwang / 123RF

UBS, première banque de gestion de fortune de la planète, a déjà déployé l’intelligence artificielle auprès de sa clientèle et en salle de marché. Et elle prévoit de lui donner davantage d’ampleur.

Début juillet, la banque suisse UBS s’était offert un coup de projecteur en créant un avatar virtuel de Daniel Kalt, son chef économiste. Celui-ci peut ainsi intervenir lors de rencontres entre les conseillers et leurs clients, pour partager son expertise sur des questions précises.

Mais l’utilisation de l’intelligence artificielle par UBS va bien plus loin que l’utilisation d’un clone virtuel. La banque a créé un laboratoire de développement stratégique rassemblant 80 scientifiques, technologues, experts en apprentissage automatique et spécialistes du commerce électronique.

« Cette technologie va affecter toute la chaîne de valeur d’une banque classique », pronostique David Yeger, chef de l’automatisation chez UBS, en entrevue avec le média suisse Bilan.

L’IA CONTRE LA FRAUDE

Tout ce qui est un processus peut être automatisé, affirme M. Yeger, qui cite le service client et la production de stratégies d’investissement, l’identification des risques de fraude et de cybercriminalité, les évaluations juridiques et de conformité, la gestion de l’infrastructure technique ou des collaborateurs.

UBS utilise déjà l’intelligence artificielle dans la prévention et la détection de la criminalité financière. La vérification de l’identité des clients d’une entreprise repose notamment sur l’analyse comportementale.

Dans l’avenir, l’intelligence artificielle interviendra de plus en plus pour contrer les cyberattaques, en détectant rapidement les anomalies, croit David Yeger. Cela permettra de renforcer le lien de confiance avec les clients, pointe-t-il.

ALEXA VOUS RÉPOND

La banque suisse a aussi étendu l’intelligence artificielle au service à la clientèle. Ainsi, l’apprentissage automatique lui permet de comprendre les centres d’intérêt de ses clients, d’effectuer des demandes de services, de prévoir le prix probable d’un instrument financier…

UBS a aussi mis au point le projet « Ask UBS », basé sur Alexa, l’assistant virtuel d’Amazon. Dans leur salon, les investisseurs peuvent ainsi poser des questions sur leurs finances.

COMPRENDRE LES SENTIMENTS

UBS expérimente présentement le traitement automatique du langage naturel. Cela lui permettra d’effectuer des analyses de l’incidence du marché, affirme M. Yeger. « Nous utilisons, par exemple, l’analyse de sentiment pour analyser les nouvelles du marché qui affectent UBS, ou les commentaires sur les médias sociaux pour aider les gestionnaires de fortune à comprendre le sentiment de certains marchés ou le comportement de certaines classes d’actifs », explique-t-il.

La rédaction