Une crise plus sectorielle que régionale

Par Nicolas Ritoux | 15 juin 2020 | Dernière mise à jour le 15 août 2023
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Homme d'affaires dans un champ de blé, levant les bras vers le ciel.
Photo : gajus / 123RF

La recherche des bonnes occasions transcende la géographie dans la crise actuelle, croit John P. Goetz, cochef des placements de Pzena Investment Management. 

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« Les répercussions du coronavirus se sont d’abord fait sentir en Chine et encore plus par la suite dans les marchés développés d’Europe et d’Amérique du Nord. Les gouvernements ont imposé des mesures de confinement qui ont eu un effet sans précédent sur l’économie. La volatilité a atteint des niveaux jamais vus depuis la Grande Dépression », observe John P. Goetz.

Qui dit crise dit occasions, et depuis que les revenus des entreprises ont baissé, l’expert voit des titres s’échanger à des prix « ridiculement bas », parfois de 50 à 70 % inférieurs à leurs sommets des trois dernières années. « Notre travail est de repérer les entreprises qui vont survivre et même prospérer à la sortie de la crise », dit-il.

Selon lui, les aubaines dépendent moins des régions que des secteurs.

« La Chine et plusieurs pays asiatiques sont sortis du confinement bien avant les pays développés, mais beaucoup de leurs entreprises exportatrices ont souffert des confinements imposés en Occident, car elles y vendaient leurs produits. Il y a donc aujourd’hui des occasions à saisir de par le monde. Leur point commun est moins leur emplacement géographique que leur sensibilité à l’écroulement sans précédent de la consommation », explique John P. Goetz.

VERS QUELS SECTEURS SE TOURNER?

« La crise a surtout affecté le transport aérien et l’hôtellerie, mais également les secteurs sensibles à la consommation. Il s’agit d’identifier quelles entreprises qui y évoluent seront les gagnantes ou les perdantes », poursuit-il.

L’expert cite en exemple le géant danois Maersk, chef de file du transport par conteneurs. L’activité a beaucoup ralenti dans le secteur, mais l’armateur a beaucoup de petits concurrents qui risquent de ne pas survivre à la crise, lui laissant donc des parts de marché.

John P. Goetz voit aussi des occasions dans le secteur pétrolier, où les prix ont souffert de la diminution de la demande, combinée au conflit commercial entre la Russie et l’Arabie saoudite. Pour la toute première fois, les contrats à terme du brut sont passés sous zéro. Résultat : l’industrie a subi un « carnage », dit-il, et les entreprises qui ont réussi à encaisser le choc méritent l’attention des investisseurs de type valeur.

Il cite en exemple l’américaine Halliburton, qui est « exceptionnellement bon marché » ces temps-ci.

« Elle a une aptitude étonnante à arrimer ses flux de liquidités entre les dépenses et les revenus. Elle est capable de rétrécir ses activités en fonction de la demande. Cela lui évite de tomber dans le rouge, même dans l’un des pires environnements de l’histoire du secteur. »

Ce texte fait partie du programme Gestionnaires en direct, présenté par CIBC. Il a été écrit sans l’intervention du commanditaire.

Nicholas Ritoux

Nicolas Ritoux

Nicolas Ritoux est journaliste indépendant. Il collabore à Conseiller.ca depuis 2009.