Vendre sa maison avant une correction du marché

Par La rédaction | 14 mai 2012 | Dernière mise à jour le 16 août 2023
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Kurhan / 123RF

Pour la plupart des gens, la maison ne représente pas un actif que l’on peut convertir entièrement en argent à la banque. Cependant, certains spécialistes estiment que s’il y a un moment où cela vaut la peine de penser à vendre sa maison afin d’en récupérer l’actif, c’est peut-être bien maintenant.

Si l’on considère seulement l’aspect financier, les conditions actuelles et celles prévues au cours de la prochaine année constituent peut-être un contexte unique pour récupérer l’actif de sa maison. C’est l’hypothèse avancée par certains experts, dans le Financial Post.

La moyenne nationale du prix d’une maison de situe à 370 000 $ et dans certains marchés on atteint des sommets surprenants, comme une moyenne de 800 000 $ à Vancouver. « Tous les indicateurs pointent vers des signaux d’alarme, que l’on regarde le ratio prix des maisons par rapport aux revenus, ou prix des maisons par rapport aux loyers », dit Derek Burleton, économiste principal à la Banque TD. « Si votre première motivation est d’encaisser un profit, ce n’est pas un mauvais moment pour vendre, avant que les prix ne baissent », ajoute-t-il.

AUTRE TYPE DE LOGEMENT  Pour la plupart des gens, le critère financier ne peut pas être le seul considéré puisqu’il faut se reloger ensuite. Les profits réalisés sur la vente d’une maison peuvent servir à accroître son épargne ou à rembourser des dettes. Pour que l’opération soit sensée, il faut opter ensuite pour un logement dans un marché différent, où les prix sont plus bas.

L’expert de la Banque TD est le premier à reconnaître que ce choix ne va pas de soi. « Je ne souhaiterais pas vendre ma maison maintenant, même si elle risquait de perdre une partie de sa valeur, pour la simple raison que j’aime y vivre, et que déménager est pénible », dit M. Burleton.

Il n’y a aucune garantie qu’il va y avoir une correction dans le marché résidentiel canadien prochainement, mais plusieurs éléments pourraient y contribuer. Le gouverneur de la Banque du Canada, Mark Carney, a prévenu le mois dernier qu’il pourrait y avoir une hausse des taux d’intérêt. Le ratio prix des maisons par rapport aux loyers se situe bien au-dessus des moyennes historiques, et il est actuellement un des plus élevés parmi les pays développés. Cela peut démontrer que les maisons sont surévaluées, mais aussi qu’il est relativement bon marché de louer.

Une chute des prix? David Madani, de Capital Economics, prévoit une chute des prix de 25 % au cours des prochaines années, mais il fait quand même une mise en garde, en affirmant que c’est un peu la même chose que quand on vend des actions, choisir le bon moment est souvent délicat.

« Nous devons faire face à une exubérance irrationnelle. Nous avons considéré l’immobilier comme si c’était un actif financier magique qui allait régler tous nos problèmes, parce que les prix augmentent toujours, illustre-t-il. Bien sûr, quand les choses changent, le trop-plein de confiance qui poussait le marché peut devenir de la peur. Les émotions sont impliquées, alors je ne crois pas à un atterrissage en douceur. »

Le marché a manifestement atteint un sommet, ou du moins pas très loin de l’atteindre, ajoute-t-il, alors il faudra peut-être agir bientôt.

La rédaction