Jeunes couples : comment parler finances

Par Ronald McKenzie | 22 avril 2010 | Dernière mise à jour le 16 août 2023
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Les amoureux qui pensent au mariage ou à mener vie commune ont certes beaucoup de projets excitants en tête. Cependant, ils doivent absolument prendre le temps de parler des questions financières, dit Rachel Haig, de Morningstar Canada. Bien que ce ne soit pas un sujet très sexy, c’est certainement « l’une des tâches les plus importantes à effectuer si vous commencez votre vie à deux », indique la chroniqueuse.

Pourquoi ? Parce que les histoires d’argent sont depuis longtemps les premières causes de disputes et de séparation. Aborder cette problématique en toute franchise, et tôt dans la relation, permettra de mettre de l’ordre dans les finances et contribuera à empêcher l’argent de gâcher la vie de couple.

La discussion doit porter sur deux grands chapitres : l’aspect « philosophique » de l’argent et les questions pratiques.

1- Aspect « philosophique » Quelle est votre attitude vis-à-vis de l’argent ? Est-ce important pour vous d’en gagner beaucoup ? Quels sont vos objectifs communs et individuels ? Quel style de vie voulez-vous ? Partagerez-vous les dépenses du ménage à parts égales ou selon la capacité de payer de chacun ? Voilà les questions auxquelles il faut répondre, idéalement avant l’union, sinon le plus tôt possible.

Questions pratiques Avez-vous l’intention d’acheter une maison ? De retourner aux études ? Qui réglera les factures ? Ouvrirez-vous un compte conjoint ? Comment seront gérées les dettes respectives de chacun des conjoints ? Ici aussi, il faut défricher ce terrain le plus rapidement possible.

Une fois que les conjoints sont tombés d’accord, l’étape suivante est de déterminer leurs revenus communs, leurs actifs et leurs dettes.

Ensuite, ils doivent dresser leur bilan afin de prévoir les problèmes éventuels et d’avoir une idée précise de l’état de santé de leurs finances personnelles. Ont-ils deux voitures, alors qu’une seule suffirait ? Leurs dettes combinées sont-elles plus importantes qu’ils ne le pensaient ? « Une fois que vous savez à quoi vous en tenir, vous pouvez discuter de la façon dont vous allez aborder à deux ces problèmes complexes et établir vos priorités, comme le remboursement de vos cartes de crédit et de vos prêts étudiants », note Rachel Haig.

Enfin, les amoureux doivent évaluer leurs besoins d’assurances. Souvent, les conjoints peuvent réaliser des économies en changeant leur assurance automobile, de propriétaire ou de locataire pour que leurs deux noms figurent sur la même police. « Habituellement, vous recevez une réduction si vous utilisez le même fournisseur pour différents types d’assurances », précise la chroniqueuse. Ils doivent également vérifier auprès de leur conseiller si leurs biens personnels, comme leurs alliances ou autres bijoux, sont assurés car ils peuvent ne pas l’être sous leur assurance de propriétaire ou de locataire.

Pour terminer, il importe de souligner que, au Québec, les couples qui vivent en union libre ne bénéficient pas de la protection juridique relative au partage du patrimoine familial. En effet, cette disposition ne s’applique qu’aux couples mariés ou unis civilement. Les conjoints de fait auraient donc grand intérêt à conclure un contrat de vie commune qui définit les rapports économiques entre eux. Ce document décrit notamment ce qui se passera pendant l’union et, surtout, comment se régleront les différends au moment d’une éventuelle rupture.

Il n’est pas nécessaire de faire affaire avec un notaire ou un avocat pour préparer un contrat de vie commune. Ce document peut être écrit et signé par les deux conjoints, fait devant témoins ou, bien sûr, rédigé par un juriste.

Ronald McKenzie