La philanthropie au féminin progresse

Par La rédaction | 5 janvier 2024 | Dernière mise à jour le 4 janvier 2024
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Des bénévoles multiraciaux, vêtus de t-shirts assortis, emballent des boîtes de dons alimentaires dans une banque alimentaire.
Vladimir Vladimirov / iStock

Les dons déclarés par les femmes dans leurs déclarations de revenus annuelles ne cessent de grossir. Ils sont passés de 1,5 G$ en 2011 à 4,3 G$ en 2021 et devraient atteindre 5,9 G$ d’ici 2030, selon un nouveau rapport de Gestion de patrimoine TD consacré au rôle des femmes dans le secteur caritatif au Canada intitulé « Confiance et transformation : les femmes canadiennes et la philanthropie ».

« Les femmes sont une force motrice essentielle du secteur caritatif au Canada », affirme Jo-Anne Ryan, vice-présidente, Services de conseils philanthropiques pour Gestion de patrimoine TD.

« Sans elles, ajoute-t-elle, les quelque 86 000 organismes de bienfaisance canadiens ne pourraient tout simplement pas fonctionner. En plus de répondre au besoin criant de financement et de déployer un escadron de bénévoles, les femmes qui participent au secteur sont de plus en plus à l’origine de changements systémiques. »

Le rapport va dans son sens. « Les épouses, conjointes et filles étant en voie d’hériter d’un billion de dollars au cours de la prochaine décennie, les femmes sont une force motrice de la philanthropie canadienne », peut-on y lire.

Seulement entre 2020 et 2023, les transferts à l’intérieur des familles, tels que des règlements de divorce et des héritages, constitueront 40 % de la croissance totale du patrimoine contrôlé par les femmes.

LA CONFIANCE AVANT TOUT

L’étude de la TD montre que la confiance est le moteur essentiel de la philanthropie au féminin au Canada et non pas les incitatifs fiscaux. La confiance « influence le montant et les bénéficiaires des dons », souligne l’étude.

En effet, de nombreuses femmes suivent un processus de recherche et de diligence pour s’assurer de la solidité d’un organisme de bienfaisance avant d’apporter leur soutien financier.

Elles font aussi du bénévolat pour mieux comprendre le travail de l’organisme de bienfaisance et établissent des liens avec les membres clés de la direction.

Elles demandent également conseil à leur famille et à leurs amis lorsqu’elles décident de faire un don à un organisme de bienfaisance.

DES DIFFÉRENCES GÉNÉRATIONNELLES

L’étude de la TD examine aussi les différences de priorités philanthropiques entre les donatrices plus jeunes et plus âgées.

Ainsi, d’après le rapport, les plus jeunes donatrices sont davantage tournées vers l’avenir, s’efforçant d’améliorer les inégalités historiques et émergentes.

Les plus âgées continuent quant à elles d’appuyer les organismes de bienfaisance que soutient traditionnellement leur famille.

Les jeunes femmes sont aussi davantage enclines à s’identifier comme philanthropes, et l’émergence de femmes à des postes de direction les encourage à s’engager comme bénévoles, collectrices de fonds et bailleuses de fonds.

En outre, les femmes entrepreneures, qui allient réussite commerciale et possibilité de créer une société meilleure, sont plus nombreuses que jamais à intégrer la philanthropie dans leurs plans d’entreprise.

« Nous voyons plus d’entrepreneures sociales ajouter la philanthropie à leur plan d’affaires, réinvestir de l’argent dans leur collectivité et intégrer les dons comme un but à atteindre dans leurs pratiques d’embauche », observe Jo-Anne Ryan.

D’AUTRES MOTIVATIONS

D’autres facteurs, comme les expériences familiales, la sensibilisation aux enjeux sociaux, l’influence des amis et la croissance des ressources financières, motivent aussi les femmes à donner.

Celles-ci sont plus portées à réagir aux événements et aux crises humanitaires, comme l’effet de l’inflation sur le logement et la sécurité alimentaire, ainsi que les catastrophes environnementales liées aux changements climatiques au Canada.

Parmi les principales causes soutenues par les femmes figurent le soutien et la recherche en matière de santé mentale (42 %), la recherche et les traitements médicaux (38 %) et les changements climatiques et les efforts en faveur de l’environnement (37 %).

Pour Jo-Anne Ryan, « [a]lors que l’influence des femmes sur la richesse au Canada continue de s’accroître, il est important de reconnaître que tout comme nous planifions notre avenir financier et notre retraite, il est tout aussi important d’avoir un plan philanthropique. […] Nous réussissons toujours mieux avec un plan, et cela vaut également pour nos projets philanthropiques. »

Ce rapport de Gestion de patrimoine TD repose sur les conclusions d’une série d’entrevues menées par KCI, une société de recherche et de consultation spécialisée dans le secteur caritatif, auprès d’environ 60 femmes, partout au Canada. Il étudie les motivations et les approches uniques des femmes en matière de dons, de même que les différences évolutives entre les générations de femmes philanthropes.

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La rédaction