La photo qui vaut mille statistiques

24 octobre 2012 | Dernière mise à jour le 16 août 2023
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Souvent, les investisseurs fondent leurs perceptions de placement à partir d’une photo ou une image basée sur leur expérience personnelle ou diffusée par les médias.

Dans ce cas, les statistiques d’ensemble sont sous-estimées ou inconsidérées, et l’investisseur s’accroche à certaines informations ou données fragmentées, ce qui pourrait altérer son analyse.

Le cerveau humain est programmé pour nous convaincre que notre expérience à court terme l’emporte sur le long terme (pour en savoir plus, cliquez ici).

L’investisseur enregistre une photo de son expérience à partir d’un moment de départ et de fin. L’expérience peut être heureuse ou malheureuse. Mais le cerveau retient plutôt les mauvaises expériences que les bonnes. C’est une question d’intensité émotionnelle.

Si les rendements sont élevés durant une expérience récente, les investisseurs auraient tendance à spéculer positivement à l’avenir. Si de nombreuses personnes ont récolté des gains importants dans un secteur, un engouement collectif se dessine, et une tendance euphorique se répand

J’aime bien cette application (Economy for iPad, offerte aussi sur PC), parce qu’elle permet à l’investisseur de visualiser les tendances en graphiques grâce aux statistiques américaines considérées séparément sur des périodes remontant à 20 ans et plus.

Ainsi, un conseiller ou un investisseur auraient une vue globale de l’évolution des statistiques, en passant d’un graphique à un autre. La photo des tendances économiques serait donc plus valable et valide, à mon avis, que celle découlant de l’expérience individuelle de l’investisseur.

En 2007, avec cette application ou une autre qui offre les mêmes données, un investisseur aurait pu visualiser la tendance constante du déclin des statistiques, à l’origine de la récession de 2008-2009.

D’un autre côté, en consultant ces applications, un investisseur aurait constaté que, depuis un an et demi, la relative stabilité des statistiques ne justifie pas une baisse des Bourses en Amérique du Nord.

Ces outils sont importants dans l’analyse et la prévision des récessions, des périodes de stabilités et de reprise économique.

Comme il y a un lien étroit entre l’évolution de l’économie et le comportement des Bourses et du marché obligataire, un conseiller aurait avantage à utiliser ces outils dans la répartition des actifs de ses clients.

William-André Nadeau est chroniqueur financier. Il publie aux deux semaines un billet traitant des marchés, de placements et de gestion.