Retraite: la majorité des travailleurs québécois font affaire avec un conseiller

Par Ronald McKenzie | 30 septembre 2010 | Dernière mise à jour le 16 août 2023
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Deux travailleurs québécois sur trois retiennent les services d’un conseiller pour leur épargne et leurs placements, indique un sondage du groupe Question Retraite. Cette proportion est significativement plus élevée chez les personnes dont le revenu personnel dépasse 40 000 $ (74 %), celles qui sont à l’emploi d’une organisation qui compte au moins 300 employés (73 %) et celles qui sont mariées légalement (70 %).

Les travailleurs québécois font surtout affaire avec des conseillers qui travaillent dans une banque ou une caisse (68 %). Les autres sont clients d’une firme de courtage ou de placement (14 %) ou d’une compagnie d’assurances (9 %).

Ceux qui boudent les conseillers invoquent à 47 % la fait de ne pas avoir suffisamment d’argent à placer, tout simplement. Question Retraite constate qu’une proportion non négligeable de participants estiment qu’ils sont autonomes à ce chapitre (19 %). Toutefois, 16 % d’entre eux précisent ne pas faire confiance aux conseillers ou avoir peur des fraudes.

Fait à noter, moins d’un travailleur québécois sur deux (43 %) dit avoir confiance en son conseiller. Cette question de la confiance a été abordée avec détail dans le sondage. On note de résultats étonnants. Par exemple :

  • 59 % des personnes sondées ont le même conseiller depuis plus de cinq ans. Presque le tiers (32 %) leur font confiance depuis plus de 10 ans.
  • Seuls 24 % des personnes qui sont en affaires avec un conseiller ont déjà tenté de se renseigner sur ce dernier.
  • Près des trois quarts (72 %) ne lui ont pas demandé quels sont ses titres professionnels ou ses diplômes, et 68 % ne lui ont pas demandé quels sont les permis qu’il détient.

Ces résultats sont paradoxaux, souligne Question Retraite, car la grande majorité des participants trouvent extrêmement risqué (9,2 sur une échelle de 10) de confier leur argent à quelqu’un qui ne détient pas les permis requis.

« Les Québécois et les Québécoises ne sont pas très vigilants à l’égard des professionnels et des institutions à qui ils confient leur épargne-retraite, et ce, malgré les événements malheureux des dernières années », a commenté l’organisme.

Des conseillers à l’écoute des besoins des clients Les conseillers connaissent-ils très bien les besoins financiers de leurs clients ? Oui, ont répondu 48 % des participants. La plupart des autres (43 %) ont déclaré que leur conseiller les connaît « assez bien ». Ceci en laisse un peu moins de 10 % qui estiment que leur professionnel n’est pas bien au courant de leurs besoins financiers. Par contre, très peu (2 %) affirment que le conseiller n’a rien fait pour connaître leurs besoins financiers.

À peine 5 % des répondants qui font affaire avec un conseiller sont d’avis qu’ils ne reçoivent pas toute l’information qu’ils souhaiteraient obtenir de sa part.

Encore de la confusion dans les titres professionnels Le sondage de Question retraite démontre que les différents titres professionnels continuent de semer la confusion parmi la population. À la question : « Existe-il une différence entre un planificateur financier et un conseiller financier ? », plus de trois personnes sur cinq affirment effectivement y voir une différence.

Cependant, lorsqu’on leur demande ce qui distingue l’un de l’autre, 14 % ne sont pas capables de le dire. Plus du quart (28 %) ont affiché un pragmatisme à toute épreuve en répondant que « le planificateur planifie » et que « le conseiller conseille » !

« Il est clair que les professionnels auraient tout intérêt à faire état de leur titre et de ce qu’il signifie afin que leurs clients réalisent qu’ils font affaires avec des gens qui exercent une profession reconnue par les autorités réglementaires », a souligné Jocelyne Houle-LeSarge, présidente de Question Retraite.

Organisme sans but lucratif, Question Retraite regroupe 20 partenaires provenant des milieux gouvernemental, financier, syndical, patronal et universitaire. Sa mission est d’encourager et de mettre en place des activités visant à informer et à sensibiliser les Québécois à l’importance d’assurer leur sécurité financière à la retraite et de les orienter vers les moyens pour l’atteindre.

Ronald McKenzie