Retraite : les défis qui attendent les femmes

25 novembre 2010 | Dernière mise à jour le 16 août 2023
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Closeup portrait of a beautiful daughter embracing her mother

Parce que leur espérance de vie est généralement plus longue que celle des hommes, les femmes ont besoin de plus d’argent dans leur épargne-retraite, rappelle le quotidien The Globe and Mail. Dans certains cas, la différence peut atteindre plus de 100 000 $ pour les femmes de la classe moyenne.

Elles font face à plusieurs défis lorsqu’elles planifient leur retraite. Ainsi :

– En général, elles gagnent moins que les hommes, alors qu’elles devront vivre de leur épargne personnelle durant une période plus longue.

– Lorsqu’elles deviennent veuves, les femmes voient leur fardeau financier s’alourdir. En effet, la perte des revenus du défunt n’est pas nécessairement compensée par une diminution égale des dépenses de la maisonnée.

– Les frais liés aux soins médicaux ayant tendance à augmenter avec l’âge, les personnes qui vivront longtemps devront y consacrer une part accrue de leur budget. Les femmes sont donc des victimes potentielles de leur longévité supérieure.

– Les femmes sont habituellement craintives à l’égard des placements à risque. Ce faisant, leurs portefeuilles d’épargne-retraite courent davantage le risque de rapporter moins que ceux des hommes.

Le professeur Moshe Milevsky, de l’université York, a calculé combien une personne pouvait retirer chaque année de son épargne-retraite pour faire durer son capital jusqu’à la fin de ses jours. Pour les hommes, c’est 4,2 %, alors que c’est 3,7 % du côté des femmes. « Elles doivent réaliser qu’il leur en coûtera plus cher, une fois à la retraite, pour obtenir le même niveau de vie que celui des hommes », note l’universitaire.

Le tableau « La retraite coûte plus cher aux femmes » ci-dessous donne un aperçu de l’effort financier supplémentaire qu’elles doivent fournir pour connaître une retraite équivalente à celles des hommes.

Par ailleurs, advenant le décès d’un conjoint, la personne survivante doit s’attendre à une aide limitée de la part des régimes publics de pension. Beaucoup de personnes croient, à tort, que la rente de retraite du Régime de rentes du Québec (RRQ) est transférée au conjoint survivant. C’est faux. Ce que le RRQ prévoit, c’est le versement d’une rente de conjoint survivant qui peut atteindre, au mieux, 561 $ par mois.

Toutefois, si ce conjoint survivant a travaillé pendant de nombreuses années et qu’il touche le maximum de la rente de retraite du RRQ, il est possible que sa rente de conjoint survivant se trouve réduite à 0 $.

Des experts de BMO Groupe financier ont calculé les pertes en revenus de retraite que peuvent encourir les conjointes qui deviennent veuves à 65 ans. Dans leur évaluation, ils ont considéré la cessation du versement de la rente du Régime de pension du Canada (équivalent canadien du RRQ), son remplacement par différents montants de rentes de conjoint survivant et la fin des versements de la Pension de la sécurité de la vieillesse à laquelle avait droit le défunt avant sa mort.

Résultat : la perte se chiffre à 16 000 $ par année. Comme les femmes vivent un veuvage qui dure 10 ans en moyenne, leur manque à gagner potentiel est considérable. De plus, avec l’allongement de l’espérance de vie, cette période moyenne de 10 ans devrait être revue à la hausse dans bien des cas, fait remarquer BMO Groupe financier.

Bien avant les hommes, les femmes doivent commencer à planifier leur retraite, sinon elles risquent de vivre leurs vieux jours dans la privation et le stress.

La retraite coûte plus cher aux femmes

Revenu souhaité Capital requis à 65 ans
Homme Femme
1 000 $ 16 853 $ 20 404 $
10 000 $ 168 527 $ 204 042 $
20 000 $ 337 053 $ 408 083 $
30 000 $ 505 580 $ 612 125 $
40 000 $ 674 107 $ 816 167 $
50 000 $ 842 634 $ 1 020 209 $
60 000 $ 1 011 160 $ 1 224 250 $
70 000 $ 1 179 687 $ 1 428 292 $
80 000 $ 1 348 214 $ 1 632 334 $
90 000 $ 1 516 740 $ 1 836 375 $
100 000 $ 1 685 267 $ 2 040 417 $

Source : Moshe Milevsky, université York, cité dans The Globe and Mail.