Le rachat d’actions critiqué

Par La rédaction | 11 mars 2019 | Dernière mise à jour le 15 août 2023
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Photo : mrhighsky / 123RF

Aux États-Unis, les rachats d’actions atteignent des sommets, malgré les critiques à leur égard. Certains estiment qu’il faudrait restreindre ces rachats effectués par les entreprises.

L’année 2018 a enregistré trois records trimestriels de suite en rachats d’actions aux États-Unis, une tendance qui risque de se poursuivre quelque temps, malgré les nombreuses critiques à son égard, note le site Zone Bourse.

Au troisième trimestre de 2018, les entreprises du S&P 500 ont en effet dépensé 203,8 milliards de dollars au troisième trimestre pour racheter leurs actions. Cet « effet de mode » résulterait de la réforme fiscale établie il y a un an par le président Donald Trump, qui a augmenté de façon importante les bénéfices des sociétés et leur offre des conditions d’emprunt bon marché, leur permettant de s’endetter pour financer ces rachats.

Cependant, de nombreux observateurs décrient ce type de pratique, particulièrement en contexte de ralentissement économique. Selon eux, si cela est payant pour les actionnaires de l’entreprise, ce n’est pas forcément une bonne chose pour la société ou l’économie dans son ensemble. Ainsi, les détracteurs estiment qu’il est plus stimulant pour l’économie lorsqu’une entreprise investit dans ses produits plutôt que pour racheter ses actions.

EN QUOI CONSISTE LE RACHAT D’ACTIONS?

Le rachat d’actions peut s’avérer particulièrement payant pour les actionnaires d’une entreprise car il permet à celles-ci de dynamiser leur cours en Bourse. En rachetant leurs actions, les sociétés diminuent le nombre de titres en circulation, ce qui augmente mécaniquement le niveau de leur bénéfice par action.

Souvent, le fait d’annoncer un rachat d’actions permet de faire bondir son cours boursier. Le cours de Boeing s’est ainsi envolé de 3,8 % le 18 décembre dernier lorsque l’entreprise a porté son plan de rachats en cours de 18 à 20 milliards de dollars, rapporte Zone Bourse.

Cela peut toutefois se retourner contre une entreprise si, par exemple, sa valeur en Bourse s’effondre alors qu’elle vient de racheter ses propres actions, surtout si elle le fait à un prix trop élevé par rapport à la valeur réelle de ses actions.

PAS FORCÉMENT UNE MAUVAISE CHOSE

Bien qu’il estime que racheter des actions dans le simple but de faire grimper leurs cours est une mauvaise utilisation du capital d’une société, Philippe Le Blanc, CFA et expert au journal Les Affaires, ne condamne pas cette pratique.

Il estime ainsi que le rachat d’actions devrait rester une option parmi tous les projets d’investissements étudiés par les dirigeants des sociétés.

« Au bout du compte, la question est de savoir quelle est la meilleure utilisation des fonds excédentaires d’une entreprise, considérant les risques de chaque investissement qu’elle pourrait faire, affirme-t-il. Je ne crois pas non plus qu’il soit souhaitable que le gouvernement s’immisce dans la décision de ce que les entreprises devraient faire de leur capital », conclut l’expert.

La rédaction