Les institutionnels se soucient de l’IR

Par La rédaction | 2 octobre 2019 | Dernière mise à jour le 15 août 2023
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Photo : kritchanut / 123RF

La grande majorité des investisseurs institutionnels (85 %) estiment que l’investissement responsable (IR) est important pour leur entreprise, une hausse importante comparativement à l’année dernière, où cette proportion s’élevait à 68 %, révèle le sondage 2019 Perspectives mondiales sur l’investissement responsable d’Aon.

Cette croissance de l’intérêt touche toutes les régions géographiques et tous les types d’investisseurs institutionnels. L’intérêt est toutefois plus haut dans certaines régions du monde. Ainsi, la proportion d’investisseurs institutionnels qui jugent l’IR important pour eux est plus importante au Royaume-Uni (87 %) et en Europe continentale (85 %) qu’au Canada (78 %) et aux États-Unis (78 %).

« Il n’est pas surprenant que l’investissement responsable gagne en importance dans des régions comme le Royaume-Uni et l’Europe continentale, où la réglementation de l’IR a connu une augmentation marquée, a déclaré Meredith Jones, auteure du rapport et directrice mondiale de l’investissement responsable chez Aon. Cependant, nous constatons également d’importants efforts en matière d’IR faits par les investisseurs dans des domaines où la réglementation ne génère pas cette activité. Les investisseurs institutionnels semblent de plus en plus préoccupés par les risques associés aux facteurs non financiers au sein de leurs portefeuilles, et l’IR offre de multiples façons de saisir, d’évaluer et d’atténuer ces risques. »

Le sondage montre également que 44 % des sondés ont déjà une politique d’IR en place et 24 % la développent, ce qui représente une hausse par rapport à 2018. Cette hausse peut s’expliquer notamment parce qu’à l’époque l’on craignait l’incidence de l’IR sur les rendements et qu’aujourd’hui 40 % des sondés affirment que l’intégration des facteurs sociaux, environnementaux et de saine gouvernance (ESG) se traduit par un meilleur rendement sur les investissements.

Cette année, 64 % des répondants ont affirmé avoir affecté des actifs à une stratégie d’IR, une hausse par rapport aux 49 % de l’an passé. Et plus de la moitié comptent maintenir leurs actifs dans ce type de stratégie, voire les augmenter.

« La hausse vertigineuse de l’appréciation et de l’activité concernant l’IR dans notre sondage 2019 montre une chose très claire : l’investissement responsable est officiellement une préoccupation permanente et croissante », souligne Meredith Jones.

UNE TENDANCE PLUS LENTE AU CANADA 

Même si la réglementation régissant les facteurs ESG a été plus lente au Canada qu’en Europe, il est évident que l’IR est une préoccupation pour les investisseurs institutionnels canadiens. Le pourcentage d’investisseurs institutionnels canadiens qui estiment que l’IR est « très important » pour leur entreprise a monté de cinq points de pourcentage en un an.

« Disposer d’une politique et d’un engagement cohérents envers les facteurs ESG devient une exigence de base pour les investisseurs institutionnels, qui sont plus sophistiqués dans leur approche de l’investissement responsable. En fait, les investisseurs demandent de plus en plus à Aon d’examiner attentivement leurs stratégies pour s’assurer que les facteurs ESG sont réellement intégrés dans leur processus d’investissement et qu’il ne s’agit pas uniquement d’écoblanchiment », selon Calum Mackenzie, associé principal et directeur des investissements au Canada chez Aon.

Cependant, on peut constater un certain retard par rapport à d’autres pays. Ainsi seuls 8 % des sondés canadiens affirment que l’incidence mondiale est un facteur motivant de l’IR contre 29 % chez l’ensemble des répondants. Ils sont également les moins susceptibles d’avoir fait des investissements responsables, ainsi 52 % d’entre eux ne comptent aucun investissement de ce type dans leur portefeuille.

Toutefois ces chiffres augmentent et la tendance devrait continuer à être à la hausse dans les prochaines années.

La rédaction