La réforme fiscale profite-t-elle seulement aux actionnaires?

Par Soumis par CIBC | 22 février 2018 | Dernière mise à jour le 15 août 2023
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Non, les baisses d’impôt récemment accordées aux sociétés américaines ne finiront pas toutes dans les poches des actionnaires comme l’ont craint plusieurs, dit Paul Roukis, gestionnaire de portefeuille pour les stratégies de valeur à forte capitalisation chez Rotschild Asset Management, à New York.

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« Le premier avantage de la réforme est la baisse du taux d’imposition des sociétés [de 35 % à 21 %]. Celles-ci profiteront également de plusieurs avantages comme la déduction des achats d’équipements neufs. Au bout du compte, ces changements devraient générer une croissance des profits des entreprises de 5 %, voire de 10 % ou plus dans certains cas », dit Paul Roukis.

Que feront les entreprises de cet argent neuf ? En feront-elles profiter leurs clients et employés ? Ou seulement leurs actionnaires, comme l’ont suspecté de nombreux commentateurs critiques ?

« Il est trop tôt pour dire où les baisses d’impôt iront exactement, mais on peu dire dès maintenant qu’elles n’iront pas uniquement dans les poches des actionnaires », assure Paul Roukis.

« Nous vivons dans un monde concurrentiel, et les entreprises qui augmentent leurs marges de profit vont en profiter pour investir dans la croissance de leurs pars de marché. Déjà, on a vu plusieurs entreprises de l’indice S%P 500 annoncer des hausses de salaire. Dans un marché de l’emploi serré comme le nôtre, investir dans ses gens est une sage décision. Et franchement, c’est la bonne chose à faire », dit l’expert.

Il note que plusieurs entreprises ont recours à des modes de compensation alternatifs comme les boni. Leur but est de limiter les coûts fixes au cas où la réglementation fiscale viendrait de nouveau à changer.

« Lors des annonces de résultats du quatrième trimestre, plusieurs sociétés ont annoncé des hausses d’investissements en capitaux. On s’attend aussi à des mesures de réduction de la dette et à des fusions-acquisitions », dit Paul Roukis.

Bien sûr, les actionnaires ne seront pas en reste. « On devrait voir les dirigeants d’entreprise prendre des initiatives favorables aux investisseurs, comme les rachats d’action ou les hausses de dividendes », dit-il.

Selon lui, tous les secteurs d’activité sont affectés par la réforme, à certaines exceptions près comme les Fonds de placement immobiliers (qui sont déjà avantagés fiscalement) ou les services d’utilité publique.

Ce texte fait partie du programme Gestionnaires en direct, de la CIBC. Il a été rédigé sans apport du commanditaire.

Soumis par CIBC