Pocket : mes lectures dans ma poche

Les appels, les courriels, les rendez-vous, les lectures professionnelles se succèdent à un rythme effréné. Une des règles d’or pour survivre à sa journée et éviter la procrastination est celle des deux minutes.

Introduite par David Allan dans son oeuvre Getting Things Done, elle établit que si une tâche prend moins de deux minutes à exécuter, il faut la faire immédiatement. Sauf pour une tâche urgente, si le temps prévu dépasse deux minutes, il faut la planifier pour plus tard. Pour les appels et les rendez-vous, cela s’applique difficilement. Pour les courriels, on peut en faire un tri ou se faire aider par l’application SaneBox, dont nous avons déjà parlé, mais pour les lectures professionnelles, que peut-on faire ?

Au début de ma carrière, le lundi matin, je trouvais sur mon bureau une pile de photocopies d’articles de journaux et de magazines qui avaient été découpés à la main, regroupées dans un document intitulé «lectures pertinentes de la semaine, à prendre connaissance». Une fois que j’avais lu le recueil d’articles, j’apposais mes initiales sur la liste des lecteurs obligatoires dudit recueil, puis je le déposais sur le bureau d’un collègue, qui faisait la même chose, lorsque naturellement il ou elle avait le temps.

On s’entend que les nouvelles n’étaient pas toujours fraîches. C’était avant l’arrivée de l’Internet dans nos vies professionnelles. Devenu autonome dans mon travail, je devais prendre la pile de revues et journaux reçus depuis trop longtemps et, de peur d’avoir manqué quelque chose, je feuilletais les publications pour tenter d’identifier les articles sur lesquels je devrais investir un peu de temps. Je détachais les candidats pour les entasser dans une pile que finalement je ne lisais pas toujours.

Dans notre monde électronique, la peur de manquer quelque chose est toujours présente et s’est probablement accentuée. Avoir 23 onglets de navigateur ouverts en même temps n’est pas efficace et des outils technologiques existent pour organiser et planifier ses lectures au moment le plus opportun. Il y en a plusieurs, mais le consensus des chroniqueurs se dirige vers Pocket.

Pocket se présente sous la forme d’une application mobile ou web. En version web, elle ajoute une petite extension à votre navigateur, permettant d’entreposer les articles de publications électroniques, les pages web ou des vidéos qu’on veut visiter plus tard et de les regrouper selon le sujet. Pour les articles, l’application permet de simplifier le document pour ne mettre l’accent que sur le texte, ce qui rend la lecture fort agréable. Les articles peuvent être consultés hors ligne et, pour l’application mobile, un lecteur automate transforme le document en baladodiffusion. On peut donc se rattraper dans nos lectures en promenant le chien, dans l’autobus, en joggant ou même au volant ! La voix, qui est d’un naturel inquiétant en anglais, est somme toute étonnamment bonne en français, bien qu’un peu robotisée. En réduisant la vitesse de lecture, le résultat devient plus naturel. On peut augmenter celle-ci jusqu’à près de trois fois, mais au-delà de deux, c’est difficilement intelligible et cela nécessite plus de concentration.

L’application, simple d’utilisation, est entièrement gratuite et offre une version payante dont le prix est à mon avis trop élevé pour les avantages supplémentaires. Un de ceux-ci est d’entreposer les documents à perpétuité. Personnellement, j’utilise la version gratuite, qui me convient parfaitement, et si je désire vraiment garder un article pour toujours, je le transfère dans Evernote, qui est également offert en version gratuite.

Ce sujet était à mon agenda depuis longtemps, bien avant que je réalise qu’il serait publié dans la dernière édition papier du magazine Conseiller… assez ironique, quand même. Découper des articles relève maintenant véritablement d’un autre temps.

Eric F. Gosselin, Adm. A., est planificateur financier, conseiller en sécurité financière et représentant en épargne collective rattaché aux Services en placements PEAK.