Quatre solutions éprouvées pour recruter

Par La rédaction | 5 avril 2022 | Dernière mise à jour le 15 août 2023
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Les PME font face à un véritable casse-tête lorsqu’il s’agit d’embaucher davantage de main-d’œuvre. Plus de la moitié ont de la difficulté à recruter et près du quart peinent à retenir leurs employés, selon un sondage effectué à la fin de 2021 par Banque de développement du Canada (BDC) auprès de 1200 entrepreneurs et 3000 travailleurs canadiens. Vous pouvez toutefois aider vos clients à se distinguer pour être plus attractifs.

La pénurie de main-d’œuvre n’est pas un phénomène nouveau. Cependant, la pandémie l’a amplifiée. Ainsi, près de 20 % des employés ont changé de secteur d’activité durant la crise de la COVID-19 et le nombre de postes vacants a atteint un pic au troisième trimestre 2021.

Aucun candidat n’applique sur les postes affichés, rapportent 45 % des PME sondées. Et si des candidats se montrent intéressés, 44 % d’entre eux ne possèdent pas les compétences requises pour l’emploi.

Près de 65 % des PME rapportent par ailleurs que la pénurie de main-d’œuvre ralentit leur croissance et 44 % qu’elles peinent à honorer les commandes reçues en raison d’un manque de personnel.

Pour faire face à la situation, les entreprises ont intérêt à revoir leurs manières de faire et à ne pas hésiter à se montrer créatives. Parmi les solutions de recrutement qui fonctionnent le mieux :

  • 37 % des PME citent le travail flexible;
  • 35 % nomment le fait d’offrir de la formation à l’interne;
  • et 26 % déclarent embaucher davantage de jeunes et d’étudiants.

La moitié des entreprises déclare également avoir bonifié leurs salaires et leurs avantages sociaux pour être plus attractives.

Voici quatre stratégies gagnantes utilisées par les PME, présentées par BDC lors d’un webinaire organisé par Evol.

1 – INVESTIR DANS LES TECHNOLOGIES ET LA FORMATION

Environ 20 % des PME utilisent l’automatisation comme solution aux enjeux de recrutement. La technologie permet d’attirer de nouveaux employés en éliminant des tâches répétitives ou peu intéressantes, signale Jean-Claude Gagné, conseiller d’affaires à BDC. Elle permet d’améliorer la productivité et la satisfaction des employés, et de réduire le nombre d’erreurs. Le prix est souvent cité par les PME comme un frein à l’automatisation. Le conseiller souligne que ce coût est souvent inférieur à celui engendré par le recrutement régulier de nouveaux employés.

La technologie permet également aux PME d’être plus efficaces. M. Gagné cite l’exemple d’une PME manufacturière qui a pu réduire de six à quatre le nombre d’employés affecté à l’étiquetage de ses produits grâce à l’automatisation. Les deux ressources ainsi dégagées ont pu être affectées à d’autres tâches, ce qui a permis à l’entreprise d’augmenter sa capacité de production.

2 – UTILISER UN PROCESSUS D’EMBAUCHE OFFICIEL

Au lieu du traditionnel bouche-à-oreille, les PME qui mettent en place une démarche structurée pour créer un poste, par exemple en rédigeant une description de tâches, en affichant l’offre aux bons endroits et en rencontrant des candidats en entrevue, rencontrent plus de succès pour recruter, note BDC.

En premier lieu, il faut analyser les taches et les emplois afin de définir les besoins en termes de compétences et de connaissances, recommande Jean-Claude Gagné. « Pensez à ce que vous êtes prêt à mettre de côté en termes d’expérience et de connaissance si vous ne trouvez pas le candidat idéal », suggère-t-il. Les PME qui tolèrent les erreurs des recrues et leur donnent une période raisonnable pour progresser dans l’entreprise ont plus de chances de les retenir.

S’intéresser vraiment aux candidats lors des entrevues d’embauche en leur posant des questions afin de mieux les connaître permet de découvrir des talents cachés, ajoute le conseiller. Enfin, pour rejoindre la jeune génération, il faut apprendre à utiliser son langage et à utiliser les réseaux sociaux, et être prêt à accepter qu’ils aient des attentes et des valeurs différentes de leurs aînés.

3- OFFRIR UN RÉGIME DE RÉMUNÉRATION GLOBALE COMPÉTITIF

La paie n’est pas tout. Cependant, si l’entreprise œuvre dans un secteur où la rémunération est proche du salaire minimum, elle se doit d’être dans le peloton de tête au niveau du taux horaire et ne pas hésiter à offrir quelques dollars de plus, indique le conseiller.

Une autre manière de se distinguer consiste à offrir aux employés des horaires flexibles et des avantages sociaux adaptés à leurs besoins. Certaines entreprises fournissent par exemple le repas à leurs employés le midi, d’autres de l’aide pour faire le ménage à domicile ou encore pour aller chercher leurs enfants à la garderie. L’idée est d’aplanir les difficultés et de faciliter la vie des employés, résume le conseiller de BDC.

4 – ÉLARGIR LE BASSIN D’EMBAUCHE À TOUS LES GROUPES

Immigrants, retraités, jeunes : les bassins de main-d’œuvre sous-utilisés offriraient un potentiel de deux millions de travailleurs, selon BDC. Pour ne pas passer à côté, les dirigeants doivent faire preuve de souplesse et d’ouverture, signale le conseiller. Certaines PME qui embauchent des travailleurs sud-américains leur offrent par exemple des cours de français et s’engagent à trouver un emploi à leur conjoint. Le conseiller cite l’exemple d’une quincaillerie en région qui recrute ses travailleurs de 65 ans et plus dans les centres pour personnes âgées du coin.

En vous inspirant de ces exemples, vous pouvez encourager les clients à ouvrir leurs horizons et à réfléchir hors de la boîte pour mettre en place des initiatives originales et alignées sur leurs objectifs afin de combler plus facilement leurs besoins de main-d’œuvre, et, du même coup, mettre le cap sur la croissance.