De plus en plus d’entreprises canadiennes ont recours à l’externalisation

Par Anaïs Chabot | 31 mai 2012 | Dernière mise à jour le 16 août 2023
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Plusieurs employeurs canadiens, compte tenu de la pénurie mondiale des compétences, disent devoir trouver des talents à l’étranger afin de les attirer au Canada. Questionnés, dans le cadre d’un sondage mené de concert par Randstad Technologies et IBM Canada , quant à savoir s’ils croient qu’ils devront user de cette stratégie encore longtemps, les employeurs du pays répondent « nous ne savons pas ».

Ce coup de sonde avait pour but de questionner les décideurs du milieu des affaires canadien sur les perspectives en matière de recrutement en TI en 2012. Près de la moitié d’entre eux affirment avoir recours à l’externalisation, une proportion qui a fortement augmenté depuis 2009 et 2010, alors qu’un tiers des employeurs canadiens avouaient y recourir.

Ce sont surtout les grandes entreprises qui ont déjà des activités à l’international qui ont le plus tendance à faire appel à l’externalisation. Selon les décideurs canadiens, la principale raison qui explique ce phénomène est la réduction des prix (84 % des entreprises). L’importance de l’accès à des bassins de compétence (44 %) et à un service 24 h sur 24, 7 jours sur 7 (39 %) sont aussi des motifs invoqués par les entreprises.

Quels besoins? Les entreprises qui ont recours à l’externalisation disent vouloir combler des besoins en matière de développement d’applications (61 %), dans des centres d’assistance (40 %), en matière de gestion de données et de bases de données (23 %) et de systèmes serveur (19 %).

Selon le président de Randstad Professionnels pour le Canada, Mike Winterfield, ce sont la concurrence internationale, la pression de faire plus avec moins ainsi que le besoin de ressources techniques hautement qualifiées qui ont conduit les employeurs à adopter des solutions non traditionnelles pour faire face aux défis auxquels ils sont confrontés. « Dans les dernières années, nous avons observé le phénomène de mondialisation prendre de l’ampleur. La gestion des talents constitue un enjeu majeur pour les employeurs et, les frontières ayant tendance à s’estomper, les entreprises cherchent à attirer et à fidéliser les talents à l’échelle internationale », explique-t-il.

Et à l’avenir? Les entreprises qui ont présentement recours à l’externalisation, quand ils sont questionnés quant à leur plan en la matière, affirment être moins certaines qu’en 2010 de ce qu’ils feront. Les décideurs ne sont donc pas certains s’ils vont diminuer ou augmenter l’usage à l’externalisation. Les entreprises qui n’ont pas encore recours à l’externalisation disent, quant à elles, ne pas être sûres de vouloir y avoir recours.

Pour M. Winterfield, même si l’externalisation a certains avantages, dont l’accès à de nouveaux bassins de talents et des économies de main-d’œuvre, il existe tout de même certains désavantages. « Parmi les inconvénients, mentionnons la réduction du contrôle sur les personnes et sur les procédés, une perte potentielle en capital intellectuel, de possibles différences culturelles et de hauts taux de roulement de personnel. Il y a de nombreux obstacles à surmonter pour recruter à l’étranger, la reconnaissance de la marque doit être bien établie et les structures salariales bien comprises », conclut-il.

Anaïs Chabot