Beau fixe sur le revenu fixe

Par Nicolas Ritoux | 13 février 2024 | Dernière mise à jour le 12 février 2024
3 minutes de lecture
Chaud soleil d'hiver faisant fondre la neige sur un arbuste en premier plan.
sykkel / iStock

Plus besoin d’accroître son exposition au risque pour obtenir de bons rendements obligataires, se réjouit Aaron Young, vice-président et gestionnaire de portefeuilles de clients, titres à revenu fixe, Gestion d’actifs CIBC.

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« Les prix du revenu fixe sont désormais ajustés aux hausses de taux des deux dernières années, et cette catégorie d’actifs peut donc jouer à nouveau un rôle de ballast dans les portefeuilles des investisseurs en compensant les risques qu’ils prennent ailleurs. Ce n’était pas possible quand les taux étaient à zéro : ils ne pouvaient changer que dans une seule direction et les prix des obligations ne pouvaient donc que baisser. À présent que celles-ci ont une marge de manœuvre à la hausse, elles peuvent de nouveau jouer leur rôle de couverture. On ne verra plus de chute simultanée des obligations et des actions comme il s’est produit en 2022 », pense Aaron Young.

Selon l’expert, les bonnes occasions se trouvent dans la portion moins risquée et moins volatile des marchés obligataires. Qu’il s’agisse des titres gouvernementaux ou de sociétés en catégorie investissement, il n’est plus nécessaire de s’exposer au risque outre mesure pour obtenir un rendement attrayant. Par exemple, les titres à court terme offrent désormais des rendements supérieurs à 4 % sans comporter de risque lié à la durée. 

« Nous nous méfions davantage de la portion plus risquée des marchés. Même si on y trouve des titres de qualité qui sont loin d’être menacés par une déroute, il est tout bonnement inutile de s’y exposer pour obtenir de bons rendements ajustés au risque. Étant donnée la volatilité des taux d’intérêt, il est préférable de créer de la valeur avec une gestion active. Ce n’était pas le cas dans les vingt dernières années, alors que les taux étaient au plus bas dans le monde entier », dit Aaron Young.

Il dit préférer les obligations gouvernementales américaines aux canadiennes, car elles offrent un meilleur rendement à risque égal, ainsi que les titres adossés à des créances hypothécaires garanties par des agences américaines, qui offrent à la fois plus de rendement et de liquidité que les obligations canadiennes. Il apprécie également les titres souverains britanniques, appelés « gilts », qui offrent près d’un pourcent de plus que leurs équivalents canadiens. 

Du côté de la durée, il recommande la diversification. 

« Étant donné que les taux des banques centrales sont appelés à baisser au cours de 2024, on pourrait logiquement en déduire qu’il vaut mieux s’exposer au long terme. Mais si on prend les obligations canadiennes sur 30 ans, elles sont parmi les plus chères de l’ensemble du G7. Mieux vaut diversifier les échéances sur l’ensemble de la courbe de rendement », conseille Aaron Young.

Quant aux obligations de sociétés à haut rendement, elles sont moins attrayantes que jamais selon lui.

« Cette catégorie offre un rendement moyen de 3,15 %, soit l’un des plus bas depuis vingt ans. Nous y sommes par conséquent sous-exposés, et nous attendons qu’un meilleur point d’entrée se présente. Bien sûr, on peut aussi les traiter comme des quasi-actions : plus volatiles que les obligations à faible risque, mais moins risquées que les actions, avec un rendement supérieur à bien des dividendes. Dans ce cas, mieux vaut viser la notation BB où les prix sont les plus optimaux. »

Ce texte fait partie du programme Gestionnaires en direct, de la CIBC. Il a été rédigé sans apport du commanditaire.

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Nicholas Ritoux

Nicolas Ritoux

Nicolas Ritoux est journaliste indépendant. Il collabore à Conseiller.ca depuis 2009.