Un conseiller radié pour 10 ans

Par La rédaction | 27 juillet 2023 | Dernière mise à jour le 15 août 2023
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Photo : DNY59 / istockphoto

Le 6 juillet 2023, le comité de discipline de la Chambre de la sécurité financière (CSF) a ordonné la radiation temporaire d’Antonello Di Cesare (certificat 153534 et BDNI 1476151) pour une durée de 10 ans.

Antonello Di Cesare, un ex-employé de la Banque Nationale, a plaidé coupable aux deux chefs d’infraction contenus à la plainte disciplinaire, à savoir de s’être approprié des fonds appartenant à ses clients.

Le tout s’est produit à Montréal, entre décembre 2019 et février 2022.

Selon les faits et l’analyse présentés dans la décision sur sanction, l’intimé, qui occupait la fonction de conseiller en succursale à la Banque Nationale depuis 21 ans, a recouru à un stratagème pour subtiliser des sommes d’argent à deux clientes.

Ainsi, entre décembre 2019 et septembre 2021, l’intimé s’est approprié la somme d’environ 11 100 $ appartenant à une cliente qui croyait contribuer à son CELI. À chaque contribution en argent comptant, celle-ci obtenait un reçu et le montant du solde de son son CELI y était inscrit à la main par l’intimé. Or, en fin d’année, le relevé joint ne démontrait pas la contribution dans son CELI. L’intimé a fait de même avec une autre cliente, pour environ le même montant (11 595 $), entre janvier 2020 et février 2022.

Comme éléments contextuels, on signale que la Sécurité corporative et le gestionnaire de la banque ont rencontré Antonello Di Cesare une première fois le 14 mars 2022. Lors de cette rencontre, il a admis vivre « une situation financière problématique » et rencontrer des problèmes de jeu. Toutefois, il a précisé « que les clients n’en sont pas affectés ». À la fin de cette rencontre, le conseiller a été relevé de ses fonctions et a affirmé qu’il « ira chercher de l’aide sur le champ ».

Finalement, le 22 avril 2022, lors d’une seconde rencontre rendue nécessaire à la suite de la « découverte de plusieurs anomalies et manquements dans l’accomplissement de son travail qui n’avaient pas été soulevés par ce dernier à sa première rencontre », Antonello Di Cesare a reconnu qu’il s’était approprié des sommes appartenant à des clients, selon « un modus operandi presque identique ».

Dans sa décision, le comité de discipline « justifie sa position en invoquant que l’appropriation de fonds des clients est l’infraction la plus grave et que l’intimé n’a toujours rien fait pour régler son supposé problème de jeu ».

De fait, lors de l’audition, malgré ses déclarations antérieures à son employeur, l’intimé a avoué « n’être jamais entré en communication avec le programme d’aide aux employés puisqu’il considère que son problème de jeu s’est réglé dû au fait qu’il n’a pas d’argent ». Il a ajouté qu’il « n’a pas non plus suivi de thérapie puisqu’il n’a pas d’argent pour payer le traitement ».

L’intimé a d’ailleurs estimé, lors de la représentation des parties, « qu’une radiation temporaire de dix (10) ans est trop longue. Il justifie cela par le fait qu’il travaille dans une usine, qu’il vit avec sa mère, qu’il lui est difficile de trouver du travail et qu’il a environ 400 000 $ de dettes ».

Le comité de discipline indique que « [l] es seuls facteurs atténuants sont qu’il a collaboré avec l’enquête jusqu’à un certain point et qu’il a plaidé coupable ».

La radiation d’Antonello Di Cesare débutera à l’expiration des délais d’appel.

La rédaction