Les robots-conseillers n’engagent pas à la confiance

Par La rédaction | 6 Décembre 2023 | Dernière mise à jour le 5 Décembre 2023
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Robot conseiller
Photo : Devrimb / iStock

Les robots-conseillers ont été créés notamment pour démocratiser la finance, toutefois son adoption est encore timide, rapporte Morningstar. Ainsi, ces derniers n’ont pas eu le succès escompté, ce qu’on peut expliquer notamment par le manque de relation humaine et les craintes liées à la sécurité des données.

Bien que les robots-conseillers offrent des avantages considérables à ses utilisateurs, il subsiste encore différentes barrières, résume Marie Brière, responsable du service relatif à l’intelligence des investisseurs et aux partenariats universitaires chez Amundi Investment Institute.

Dans le cadre de projets de recherche, celle-ci s’est ainsi attardée sur les avantages des robots-conseillers en analysant le comportement dans les placements d’un échantillonnage de près de 20 000 individus conseillés par des robots, contre 60 000 clients non conseillés.

Les utilisateurs des robots-conseillers ont tendance à davantage épargner et sont plus enclins à investir dans des actions, selon les résultats de ces recherches. Les épargnants ont également suivi les recommandations du robot-conseiller et ont ainsi rééquilibré plus systématiquement leur portefeuille ce qui a été très bénéfique pour la performance de celui-ci.

Quant aux inquiétudes d’erreurs que pourraient engendrer les biais des machines et des erreurs commises par les algorithmes, Marie Brière assure que cela ne concerne pas vraiment les robots-conseillers puisque ceux-ci s’appuient généralement sur des algorithmes simples.

LA SÉCURITÉ DES DONNÉES RESTE UN SUJET D’INQUIÉTUDE

Ce qui fait particulièrement mal aux robots-conseillers ce sont les inquiétudes par rapport à la sécurité des données. Un des facteurs clés des décisions financières est la confiance des investisseurs. Si ces derniers ne font pas confiance aux robots-conseillers, ils seront plus frileux à suivre leurs recommandations et ruineront ainsi leurs efforts.

Afin d’instaurer la confiance, Marie Brière suggère de favoriser une interaction entre les humains et les robots, le robot proposant un conseil et l’humain étant le décideur final. Un autre moyen serait tout simplement d’expliquer le pourquoi de chaque recommandation, et ce, même si elle est basée sur un modèle complexe. Ainsi le client comprendra que ce conseil ne vient pas de nulle part.

L’IA ET LES ROBOTS-CONSEILLERS

L’intégration d’une intelligence artificielle dans les robots-conseillers sera un défi, toutefois cela pourrait s’avérer très utile, notamment pour développer un sentiment de confiance envers les robots-conseillers.

L’IA pourrait aider ainsi à renforcer les interactions avec les clients. Certains robots-conseillers alertent les clients lorsque le portefeuille s’écarte de sa répartition d’actifs cible. Ces alertes pourraient être un moment privilégié pour favoriser une interaction avec le client et servir à expliquer pourquoi le portefeuille a dévié de son objectif (ou pourquoi un rééquilibrage est recommandé. Elles peuvent ainsi devenir un outil d’éducation financière.

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La rédaction