Campagne de l’AMF : vos réactions

9 novembre 2009 | Dernière mise à jour le 16 août 2023
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L’Autorité des marchés financiers (AMF) lance officiellement aujourd’hui sa campagne médiatique anti-fraude. Jusqu’à la fin du mois, une série de publicités de l’AMF seront présentées à la radio, à la télévision et dans les médias écrits, sous le thème de « Avant d’investir, investiguez ! ».

Plusieurs lecteurs de Conseiller.ca se disent en désaccord avec ces publicités qui mettent en vedette l’animateur Guy Mongrain, lui-même victime de fraude en 1992-1993. « Nous mettons toujours l’accent sur le négatif au lieu du positif, écrit Jean-François Gauthier.Pourquoi pas une campagne qui mentionne que 99 % des conseillers sont honnêtes et justes ? »

« C’est l’AMF qui n’a pas fait son travail et veut faire porter le chapeau aux 99,4 % des conseillers intègres », enchaîne un conseiller de la région de Québec qui a préféré garder l’anonymat. « Personne d’entre nous n’a les moyens de faire une campagne équivalente qui mentionnerait que la grande majorité, à 99,4 %, sont intègres.

« Plusieurs courtiers indépendants vont finir par se fatiguer, et les banques vont s’en donner à coeur joie. Est-ce qu’un client est mieux servi par un conseiller captif dans une banque ? », demande-t-il. Le lecteur réagit ainsi aux propos de Léon Lemoine, président sortant du Regroupement indépendant des conseillers de l’industrie financière du Québec (RICIFQ).

« Si effectivement les investisseurs deviennent des investigateurs, il leur sera plus facile d’enquêter auprès des conseillers indépendants que de ceux qui travaillent dans une grande institution financière », déclarait Léon Lemoine il y a quelques jours à Conseiller.ca. Ils pourraient conclure que, finalement, c’est plus sûr et moins compliqué de faire affaire avec les poids lourds de l’industrie et avoir la tentation d’y transférer leurs avoirs, indique Léon Lemoine. Ce qui pourrait nuire aux conseillers indépendants.

Des lecteurs en désaccord avec l’IQPF Certains lecteurs ont réagi aux propos de la présidente-directrice générale de l’Institut québécois de planifications financière (IQPF), Jocelyne Houle-LeSarge, que Conseiller.ca a publiés le lendemain du dévoilement de la campagne de l’AMF. Revoici, en italique, les extraits en question :

De son côté, l’Institut québécois de planifications financière (IQPF) ne se sent pas que ses membres sont directement visés par la campagne de l’AMF. « Quand on parle d’investissement, on parle de placement. Or, les planificateurs financiers offrent des conseils. Ils ne vendent pas de placements », a souligné Jocelyne Houle-LeSarge.

Autrement, la présidente-directrice générale de l’IQPF estime que le message télé mettant en vedette l’animateur Guy Mongrain est accrocheur et incite les investisseurs à se prendre en main, ce qui est une bonne chose, selon elle. « Le citoyen doit savoir à qui il a affaire. Il a la responsabilité de poser les bonnes questions. Et ça, il faut le lui dire », a ajouté Jocelyne Houle-LeSarge.

« Est-ce que l’IQPF nous affirme que tous les planificateurs financiers inscrits chez lui ne vivent que d’honoraires ? Je crois que la très grande majorité des membres de l’IQPF sont des employés de Desjardins et des grandes banques canadiennes qui vendent des fonds. Cet organisme est financé en grande partie par les cotisations qui lui sont indirectement versées par ces institutions financières. Le titre de planificateur financier devrait être réservé aux professionnels qui ne vendent aucun produit financier. De plus, tous les vendeurs de produits financiers devraient être sous la juridiction de Chambre de la sécurité financière », estime Denis Huot, conseiller en sécurité financière et représentant en épargne collective de la région de Montréal.

« Il semble clair, du moins pour moi, que l’AMF a un biais favorable pour les planificateurs financiers et encore plus pour les institutions financières », écrit de son côté un conseiller de Sherbrooke. « Ce qui m’a le plus choqué dans le texte [Campagne de l’AMF : au détriment des conseillers indépendants ?], c’est toutefois l’intervention de Mme Jocelyne Houle-LeSarge lorsqu’elle dit : « les planificateurs financiers offrent des conseils. Ils ne vendent pas de placements ». Encore une fois, s’agit-il de la démonstration de leur différence qu’elle désire afficher ? Je ne connais pas beaucoup de planificateurs financiers qui ne vendent pas de placements. Et surtout pas ceux, les plus nombreux, qui sont à l’emploi des institutions financières ! Est-ce à dire, encore une fois, que les planificateurs financiers sont convaincus à ce point qu’ils offrent davantage de conseils financiers que le simple représentant en épargne collective ? », ajoute-t-il.

Consultez le guide Votre guide personnel contre de la fraude, préparé par l’AMF.

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