Des mesures pour réduire les inégalités de patrimoine au Québec

Par La rédaction | 11 avril 2024 | Dernière mise à jour le 10 avril 2024
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Femme d'affaires tirant une valise sur le tarmac près d'un avion d'affaires
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Au Québec, 20 % des familles les plus aisées détiennent 68 % de la richesse accumulée. Face à cette situation, quelles seraient les pistes de solution pour réduire cet écart ? Une majorité de Québécois seraient favorables à une série de mesures visant une répartition plus équitable de la richesse, rapporte une enquête de la firme Léger, réalisée en partenariat avec l’Association pour la santé publique du Québec et l’Observatoire québécois des inégalités.

Selon l’étude, 84 % des sondés se prononcent pour l’amélioration des régimes publics de retraite, alors que 80 % appuient les investissements dans la construction de logements à but non lucratif.

D’autres mesures reçoivent également un accueil favorable, comme faciliter l’accès à la propriété pour les personnes à faibles revenus (78 %), réduire les écarts de salaires au sein des entreprises (74 %), et instaurer un impôt sur la fortune (67 %). De plus, près de deux tiers des participants (63 %) soutiennent la facilitation de l’accès au crédit pour les personnes à faible revenu.

Fait à noter, le soutien pour ces mesures augmente avec l’âge des répondants et varie selon les revenus et la langue parlée. Les plus fortunés se montrent moins enclins à soutenir certaines propositions, particulièrement la taxation des gros héritages et l’accessibilité à la propriété pour les plus démunis.

Inversement, les personnes aux revenus plus modestes montrent un soutien marqué pour la plupart des propositions, notamment un accès plus facile à la propriété et un impôt sur la fortune. Elles sont aussi favorables dans une plus grande proportion à l’idée de permettre aux prestataires d’assistance sociale de posséder des biens ou des économies sans que leurs prestations soient affectées. Cette mesure bénéficie d’un soutien plus marqué de la part des anglophones et des allophones (62 %) que par les francophones (43 %), illustrant ainsi la disparité des opinions en fonction de la langue parlée.

L’étude souligne aussi une divergence notable dans le niveau de soutien à l’introduction d’un impôt sur les fortunes (67 %) comparativement à la taxation des gros héritages, qui ne recueille l’approbation que de 44 % des sondés, avec 11 % d’indécis. Ce résultat montre une réticence de la population à taxer les biens transmis par héritage, une tendance également observée en France. L’intention de préserver le patrimoine familial est profondément ancrée entre les générations.

« Ces nouvelles données traduisent un appétit de la population pour la réduction des inégalités de richesse, et ouvrent la porte à de nouvelles analyses qui permettraient de mesurer les coûts et les avantages de différentes politiques publiques pour réduire ces disparités », analyse Nathalie Guay, directrice générale de l’Observatoire québécois des inégalités.

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La rédaction