Économie américaine: les ventes au détail rebondissent

14 août 2006 | Dernière mise à jour le 16 août 2023
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(14-08-2006)En juillet, les ventes au détail ont connu leur plus important gain en six mois aux États-Unis, en commençant par les appareils électroniques et les voitures. À la lumière de ces résultats, l’économie pourrait ne pas ralentir autant que la Federal Reserve Bank l’avait anticipé.

Selon le Département du commerce, le bond de 1,4 % des ventes au détail a surpassé les attentes, réduisant les inventaires accumulés en juin. Les ventes avaient alors glissé de 0,4 %, et les stocks avaient monté de 0,8 %, après un gain de 1,1 % le mois précédent.

En juillet, toutes les ventes, excluant celles des concessionnaires automobiles, ont augmenté de 1 %, le double de ce que les économistes avaient prédit. Quant à eux, les concessionnaires automobiles et les fournisseurs de parties ont fait des profits de 3,1 %, après avoir connu une chute de 2,5 % en juin. Les fabricants automobiles ont utilisé des incitateurs pour mousser les ventes à 17,2 millions, comparativement à un taux annuel de 16,3 millions en juin.Les ventes d’appareils électroniques et ménagers ont grimpé de 1,9 % en juillet, le plus haut saut depuis janvier, après un gain de 0,2 % un mois plus tôt.

Un autre rapport du Département du travail indique que le prix des biens importés a monté de 0,9 % le mois dernier, après n’avoir subi aucun changement en juin.

Ces résultats pourraient compliquer la situation de la Fed si son président, Ben S. Bernanke, veut continuer à suspendre la hausse des taux d’intérêt après avoir mis fin à deux ans de hausses la semaine dernière. Les dépenses des consommateurs représentent 70 % de l’économie, et la banque centrale compte sur le ralentissement de la croissance pour amortir l’inflation.

«Il est un peu trop tôt pour que la Fed déclare victoire, affirme Stephen Stanley, un ancien économiste de la Fed et l’économiste en chef de RBS Greenwich Capital à Greenwich, Connecticut. C’est un bon départ pour le troisième trimestre et nous considérons ce nombre comme assez important. Ça pourrait être un moment pivot.» M.Stanley était le seul analyste, dans un sondage effectué par l’agence Bloomberg, à prédire la hausse des ventes.

Les titres et les obligations ont chuté face à l’inquiétude que la décision de la Fed de préserver son taux d’intérêt à 5,25 % ne marque pas la fin de son cycle de hausses. L’indice Standard & Poor’s 500 a perdu 5,31 points pour s’établir à 1266,50 vendredi. En contrepartie, la devise américaine a repris de la vigueur.

Selon un sondage Bloomberg effectué du 28 juillet au 10 août, les économistes prévoient une croissance de 2,8 au troisième trimestre. Ils croient aussi que les consommateurs augmenteront leurs dépenses de 2,9 %, comparativement au taux de 2,5 % du second trimestre.

«Le consommateur est toujours plus résistant qu’on s’y attend, note Stephen Gallagher, économiste en chef des États-Unis de la Société Générale SA à New York. Plutôt que de ralentir, l’économie se raffermit un peu, ce qui pourrait inciter la Fed à hausser les taux plus tard cette année.»

Ces chiffres sont les premiers de deux rapports de ventes au détail que la Fed verra avant sa prochaine rencontrele 20 septembre prochain, rendant incertaine toute prévision, affirment les économistes. Pour que la Fed continue à maintenir les taux stables, les responsables des politiques auront besoin de preuves confirmant que l’économie se modère assez pour contrôler l’inflation.