L’inflation atteint 3,4 % en mai au Canada

Par La Presse Canadienne | 28 juin 2023 | Dernière mise à jour le 15 août 2023
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Concept de croissance de devise de dollar avec des flèches vers le haut sur des diagrammes et des fond de pièces de monnaie.
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L’inflation annuelle du Canada a chuté en mai, les chocs de prix causés par l’invasion russe de l’Ukraine ayant été, en grande partie, absorbés, mais des économistes s’attendent malgré tout à ce que la Banque du Canada procède à une nouvelle hausse des taux d’intérêt le mois prochain.

Statistique Canada a annoncé mardi que l’inflation annuelle avait ralenti à 3,4 % en mai, principalement en raison de la baisse des prix de l’essence par rapport à il y a un an.

Il s’agit de son plus faible niveau depuis juin 2021. L’agence fédérale explique que le ralentissement de la croissance a été en grande partie attribuable à la baisse en un an de 18,3 % des prix de l’essence. À preuve, sans l’essence, l’Indice des prix à la consommation (IPC) a crû de 4,4 % en mai après avoir augmenté de 4,9 % en avril.

L’indice du coût de l’intérêt hypothécaire, qui a bondi de 29,9 %, est demeuré le principal facteur à l’origine de la hausse de l’IPC d’une année à l’autre.

Toutefois, la baisse tant attendue de l’inflation des prix des aliments ne s’est pas encore concrétisée au Canada. Les prix des produits d’épicerie ont augmenté de 9 % sur une base annuelle, affichant peu d’amélioration par rapport au mois d’avril.

De mai 2022 au mois dernier, la hausse de l’IPC a été mesurée à 4 % au Québec, à 2,3 % au Nouveau-Brunswick, à 2 % en Nouvelle-Écosse et à 0,7 % à l’Île-du-Prince-Édouard.

Le ralentissement de l’inflation globale est probablement une bonne nouvelle pour la Banque du Canada, qui se prépare à annoncer sa prochaine décision sur les taux d’intérêt le 12 juillet. La banque centrale a augmenté son taux directeur d’un quart de point de pourcentage pour le porter à 4,75 % plus tôt ce mois-ci.

Mais des prévisionnistes de banques commerciales penchent toujours vers une nouvelle hausse des taux en juillet, soulignant que les pressions sous-jacentes sur les prix, en particulier du côté des services, restent élevées.

La banque centrale devra tenir compte de quelques autres publications de données d’ici sa prochaine décision sur les taux, y compris un rapport sur l’emploi et une lecture sur le produit intérieur brut réel.

« En l’absence d’une grande surprise à la baisse de ces publications de données, nous continuons de nous attendre à ce que la banque augmente le taux du financement à un jour de 25 points de base supplémentaires en juillet, avant de se retirer pour le reste de cette année », a écrit l’économiste Claire Fan, de la Banque Royale, dans une note à ses clients.

L’inflation d’ensemble avait accéléré en avril à 4,4%, marquant une légère inversion des progrès réalisés depuis l’été dernier.

La Banque du Canada a expliqué sa plus récente hausse de taux en invoquant, entre autres choses, la légère hausse de l’inflation en avril. Elle devrait prendre sa prochaine décision en matière de taux d’intérêt sur la base des données économiques entrantes, y compris le rapport sur l’inflation publié mardi.

La banque centrale accordera une attention particulière à ses principales mesures de l’inflation, qui éliminent la volatilité. Ces mesures ont également diminué le mois dernier.

Les prévisionnistes et la banque centrale s’attendaient à ce que l’inflation ralentisse considérablement cette année pour atteindre environ 3,0 % cet été. Ceci s’explique par ce que les économistes appellent l’effet de glissement annuel, qui désigne l’impact des mouvements de prix d’il y a un an sur le calcul de l’inflation annuelle.

Compte tenu de la montée rapide des prix qui s’est produite au premier semestre de 2022, après l’invasion russe de l’Ukraine, la cadence de l’inflation est plus lente aujourd’hui parce que les prix sont comparés à ces niveaux élevés.

La Presse Canadienne