Plus de travailleurs au salaire minimum

Par La rédaction | 6 novembre 2019 | Dernière mise à jour le 15 août 2023
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Photo : dolgachov / 123RF

Ces dernières années, les discussions entourant le salaire minimum et son augmentation ont été au centre de l’actualité canadienne, et pour cause. Le pourcentage de travailleurs canadiens payés au salaire minimum a doublé en 20 ans, révèle une récente étude de Statistique Canada. Un tiers de ces employés détient pourtant un diplôme d’études postsecondaires.

Un rapport de la Chambre des communes identifie le travail à faible salaire comme l’un des éléments clés associés au travail précaire au Canada. Car souvent, en plus d’un salaire peu élevé, ces travailleurs sont moins susceptibles que les autres de bénéficier des avantages non salariaux tels qu’un régime de retraite, des prestations de santé supplémentaires ou un congé de maladie payé.

Pourtant, il n’y a pas de consensus quant aux répercussions à court, moyen et long terme des augmentations du salaire minimum. Certains soutiennent qu’une augmentation du salaire minimum pourrait réduire les inégalités de revenu; d’autres estiment que cela pourrait réduire l’emploi et les heures de travail pour les travailleurs peu qualifiés.

Une chose est certaine, en 1998, 5,2 % des travailleurs canadiens occupaient un emploi au salaire minimum. En 2018, ce pourcentage atteint 10,4 %, selon les données de Statistique Canada. Cette croissance s’est enregistrée surtout au cours des deux dernières années, coïncidant avec les augmentations notables du salaire minimum en Ontario, en Alberta et en Colombie-Britannique. L’organisme gouvernemental attribue d’ailleurs cette hausse à l’Ontario, où 15 % de la population active dépend de ce type d’emploi.

Et contrairement aux dires des groupes de réflexion de droite et d’autres groupes d’affaires qui affirment que la majorité des travailleurs payés au salaire minimum sont des adolescents, les chiffres de l’étude prouvent que près de la moitié de ces employés (47,7 %) ont 25 ans ou plus, et plus du tiers (34,9 %) ont un diplôme d’études postsecondaires ou plus en poche.

UNE HAUSSE PLUS GRANDE DANS LES GROSSES ENTREPRISES

On peut constater que le nombre d’emplois au salaire minimum dans les grandes entreprises a explosé. En 20 ans, la proportion de leurs employés payés au salaire minimum a plus que doublé, passant de 3,4 % en 1998, à 9,4 % en 2018.

« Ces observations indiquent une érosion potentielle de l’avantage salarial des grandes entreprises avec le temps », commente Statistique Canada dans son rapport.

Si cette proportion d’employés payés au salaire minimum a augmenté à un rythme plus important dans les grandes entreprises que dans les petites et moyennes entreprises (PME), on constate également une hausse chez celles-ci. Ainsi, parmi les PME, le taux est passé de 4,8 % à 9,7 % dans les moyennes entreprises, et de 9,7 % à 14,2 % dans les petites entreprises.

DES CHANGEMENTS NOTABLES AU FIL DU TEMPS

Alors qu’en 1998, on trouvait davantage d’employés payés au salaire minimum dans le secteur rural par rapport au secteur urbain, en 2018, cette tendance s’est inversée.

Il y a 20 ans, on pouvait également remarquer que, parmi les travailleurs rémunérés au salaire minimum, seule une personne sur quatre avait un diplôme supérieur ou plus. Aujourd’hui, cette proportion a tendance à croître puisqu’elle est passée à une personne sur trois.

Or, ces dernières années, le salaire minimum nominal moyen a davantage augmenté que le salaire horaire nominal moyen de tous les employés du Canada. Ceux-ci ont respectivement connu une hausse de 3,5 % par an, et 2,7 % par an. Peut-être que ces chiffres aideront à établir un consensus quant à la hausse du salaire minimum.

La rédaction