Des baisses de taux à venir

Par La rédaction | 3 février 2023 | Dernière mise à jour le 15 août 2023
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La pause annoncée par la Banque du Canada (BdC) dans le resserrement de sa politique monétaire a été bien reçue par les marchés boursiers et obligataires, signale Luc Girard, gestionnaire de portefeuille chez Noël Girard Lehoux, Valeurs mobilières Desjardins, dans un balado de Les Affaires.

Le 25 janvier, la banque centrale a relevé son taux directeur pour la huitième fois consécutive pour le porter à 4,5 %. Elle a indiqué à cette occasion qu’elle ne prévoyait pas de nouvelle hausse pour l’instant, le temps d’évaluer la situation économique.

« Les investisseurs voient du positif dans cette pause, mais cela ne signifie pas que la hausse des taux est terminée », considère le gestionnaire. Il souligne que les économistes prévoient une récession courte qui entraînera les profits des sociétés à la baisse. La volatilité devrait donc continuer à dominer les marchés au cours des prochains mois, estime-t-il.

Dans ce contexte, la tâche de la banque centrale est délicate, estime Luc Girard. Le choix de la dernière hausse de taux est crucial, car il peut faire toute la différence entre atterrir dans une récession légère ou tomber dans une récession profonde si la banque procède à une hausse de trop.

Quoiqu’il en soit, Luc Girard est d’avis qu’il ne faut pas s’attendre à voir le taux directeur baisser tant que l’inflation ne sera pas maîtrisée, ce qui est probable avant la fin de l’année.

Après avoir opté pour une stratégie d’assouplissement quantitatif au cours des derniers mois, avec l’achat massif d’actifs financiers, afin de relancer l’économie, la BdC vise au contraire maintenant à réduire la taille de son bilan pour ne pas pousser l’inflation à la hausse.

En ne remplaçant pas les titres qui arrivent à échéance, elle réduira ses actifs et contribuera du même coup à réduire l’excédent de liquidités dans le système. Comme il devrait y avoir plus d’échéances en 2023 par rapport à 2022, on pourrait assister à une baisse plus rapide du bilan de la banque, considère Luc Girard.

Il explique que les marchés obligataires ont atteint un plafond. Ils se positionnent pour terminer l’année avec des baisses de taux plus agressives que les prévisions des économistes, qui misent sur une ou deux baisses d’ici la fin 2023.

Il signale par ailleurs que le marché obligataire tout comme celui des actions ont des vues sur la deuxième moitié de l’année, ce qui pourrait coïncider avec la fin de la récession et le début d’un nouveau cycle haussier.

Dans ce cas, les secteurs cycliques tels que les matériaux, l’énergie, les titres industriels, les biens discrétionnaires et la technologie pourraient être favorisés.

La rédaction