La Fed met en garde contre un risque de bulle

Par La rédaction | 14 novembre 2018 | Dernière mise à jour le 15 août 2023
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Photo : alphaspirit / 123RF

Depuis la dernière crise financière déclenchée par le scandale des subprimes, les experts financiers craignent les bulles financières. Si cette fois-ci, les crédits immobiliers octroyés à des ménages insolvables ne semblent pas être un problème, les prêts à effet de levier ou leverage loans suscitent l’inquiétude de la Réserve fédérale.

Ces prêts sont à la dette d’entreprise ce que les subprimes sont au crédit immobilier. Il s’agit de prêts octroyés à des entreprises déjà passablement endettées qui se trouveraient dans l’incapacité de rembourser ces sommes en cas de choc boursier.

De plus, ces prêts sont assemblés pour créer d’autres produits appelés les obligations structurées adossées à des emprunts (CLO), qui peuvent ensuite être intégrés dans des portefeuilles de fonds de pension. Ils sont également disponibles pour les particuliers via les FNB et des fonds indiciels.

L’inquiétude qui entoure ce type de prêt ne vient pas seulement du fait de leur ressemblance avec les subprimes, qui ont mené à une des crises financières les plus graves depuis le début des années 1900, mais également de la taille de leur marché qui ne cesse de grandir.

Selon les données de LCD/S & P Market Intelligence, reprises par le quotidien français Les Echos, l’encours total de ces produits à travers le monde s’élèverait à 1 200 G$, dont 1 040 G$ aux États-Unis, lors qu’il y a dix ans, ils n’atteignaient que 600 G$. Leur valeur a donc doublé.

La popularité de ces prêts inquiète les experts. Ainsi, Janet Yellen, l’ex-présidente de la banque centrale américaine, a mis en garde contre ce type de produit lors d’un entretien au Financial Times.

« Je m’inquiète quant aux risques systémiques associés à ce type de prêt. Il y a eu une énorme détérioration des normes; les clauses restrictives ont été relâchées dans les prêts à effet de levier », déclare-t-elle.

Elle s’inquiète d’autant plus que l’administration de Donald Trump a défait certaines mesures de régulation mises en place après la crise financière. Le président des États-Unis est arrivé au pouvoir en s’engageant à renverser certaines des mesures les plus pénibles du système de réglementation. Il a nommé des régulateurs avec des programmes plus souples et le Congrès a adopté un projet de loi ajustant la taille à laquelle les banques sont soumises à un contrôle réglementaire intensifié et épargnant certaines règles aux petits prêteurs.

Todd Vermilyea, responsable de la surveillance des risques et des données à la Fed, a lancé un avertissement similaire à celui de Janet Yellen en pointant des « faiblesses dans la gestion des risques ». Avant eux, la Banque des règlements internationaux (BRI) et la Banque d’Angleterre ont aussi publié leur mise en garde.

La rédaction