La politique influence-t-elle les marchés?

Par La rédaction | 30 septembre 2019 | Dernière mise à jour le 15 août 2023
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Donald Trump.
Photo : Mykhaylo Palinchak / 123RF

Les investisseurs aiment bien spéculer sur les répercussions que pourraient avoir le moindre événement politique sur la direction des marchés. Alors, lorsque cet événement est une procédure de destitution du président des États-Unis, il est normal d’en voir certains s’inquiéter.

Pourtant, ils ne devraient pas, soutient Joe Chidley dans le Financial Post. Pas que cette procédure soit une bonne nouvelle pour les investisseurs, mais il se pourrait bien en fait qu’elle soit peu significative pour eux. Déjà, le marché a soufflé le chaud et le froid après l’annonce des démocrates. Les indices américains ont baissé mardi quand il est devenu évident que la procédure de destitution serait entamée, mais dès le lendemain, le Dow Jones, le S&P 500 et le Nasdaq remontaient. 

UN PETIT ÉCHANTILLON

Les États-Unis n’ont connu que deux procédures de destitution dans leur histoire. En 1868, Andrew Johnson s’était vu reprocher la mise à pied de son secrétaire d’État à la guerre sans l’accord du Congrès.

En 1998, Bill Clinton s’était vu accusé d’avoir menti sous serment et d’avoir obstrué le cours de la justice en lien avec sa relation avec Monica Lewinski et une poursuite antérieure de harcèlement sexuel déposée par Paula Jones. Dans les deux cas, le président avec été acquitté. Les marchés, eux, étaient repartis à la hausse dès la fin des procédures, mais pour des raisons qui n’avaient probablement que peu à voir avec la tentative de destitution.

LES CONSÉQUENCES DU VERDICT

La situation serait-elle différente si Trump était bel et bien destitué? Le seul exemple sur lequel on peut se baser pour tenter de répondre à cela est la démission de Richard Nixon en 1974, dans la foulée du Watergate. Pendant ce scandale, les marchés avaient baissé, mais la situation mondiale (stagflation, crise pétrolière) était probablement plus à blâmer pour cela que le Watergate lui-même. 

Reste à voir quelle incidence cette procédure aura sur l’élection de 2020. Influera-t-elle sur le choix du candidat démocrate? Fera-t-elle changer d’idée certains électeurs? La capacité du président actuel de continuer à réaliser son programme politique est aussi en cause. La Chine, par exemple, pourrait attendre de voir si Trump perdra le pouvoir, dans l’espoir de retrouver un interlocuteur moins rugueux dans les discussions commerciales. 

Mais au bout du compte, il y a peu de raisons pour les investisseurs de s’inquiéter des répercussions immédiates de cette procédure. Cette dernière n’en fera pas moins jaser au cours des prochains mois et prépare en effet le terrain pour une autre élection américaine assez rocambolesque.

La rédaction