L’Asie prend une longueur d’avance

Par Nicolas Ritoux | 17 avril 2023 | Dernière mise à jour le 15 août 2023
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Les titres asiatiques et les obligations des marchés émergents devraient offrir un meilleur rendement que les marchés occidentaux dans les prochains mois, croit Luc de la Durantaye, chef des placements, Gestion d’actifs CIBC.

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« D’abord, il y a le problème des banques régionales américaines, dont les coûts de financement ont augmenté et qui doivent offrir des rendements plus élevés à leurs déposants, ce qui compromet leur stabilité. On va donc assister à un resserrement des conditions d’emprunt dans ces circonstances, mais de manière isolée aux États-Unis car le Canada et l’Europe n’ont pas ce type d’institutions », entrevoit Luc de la Durantaye.

Selon l’expert, on s’approche du pic des hausses de taux de la Fed à 5 ou 5,25 % au lieu de 5,5 à 5,75 % comme l’anticipait le marché, avec pour effet un ralentissement économique qui risque de tirer à la baisse les profits des sociétés.

« C’est différent de l’Asie où la Chine réouvre son économie et certains pays ont déjà passé le pic de leurs hausses de taux. Ils sont plus avancés dans leur cycle économique et on entrevoit une reprise dans les prochains trimestres, ce qui offre de belles occasions et moins de risques que sur les marchés nord-américains et européens où les conditions continuent de se resserrer et où le ralentissement menace. Une exposition à l’Asie peut donc accroître les rendements des portefeuilles dans les prochains trimestres », recommande Luc de la Durantaye.

Autre poids sur l’économie occidentale : les coupures de productions décidées par l’OPEP+, qui maintiennent les prix du pétrole à un niveau élevé et ont donc l’effet d’une taxe à la consommation, d’un ralentissement économique, et d’une inflation têtue.

« Les banques centrales auront d’autant plus tendance à maintenir leurs taux élevés longtemps, ce qui est en désaccord avec le marché qui pensait que la Fed allait rabaisser ces taux avant la fin de l’année. À notre avis, il faut s’attendre à des baisses du côté des actions », croit l’expert.

Il recommande de « maintenir de l’encaisse » en s’appuyant notamment sur les dépôts à court terme qui offrent un rendement élevé sans risque. Cette réserve sera utile lorsque le marché connaîtra une correction et offrira des prix d’entrée attrayants.

Du côté du revenu fixe, l’année 2023 a mieux débuté que 2022, avec des taux nominaux plus élevés et des taux réels positifs (ils étaient négatifs l’an dernier, sous l’effet de l’inflation). Outre les obligations gouvernementales, celles des sociétés sont aussi intéressantes selon lui. Il s’attarde notamment aux obligations des pays émergents dans les devises locales, qui sont liées à des taux élevés et sont sous-évaluées par rapport au dollar canadien. De quoi bien diversifier son portefeuille dans un environnement économique encore incertain.

Ce texte fait partie du programme Gestionnaires en direct, de la CIBC. Il a été rédigé sans apport du commanditaire.

Nicholas Ritoux

Nicolas Ritoux

Nicolas Ritoux est journaliste indépendant. Il collabore à Conseiller.ca depuis 2009.