Le BSIF s’inquiète de l’impact de la hausse des taux d’intérêt

Par Didier Bert | 24 octobre 2023 | Dernière mise à jour le 23 octobre 2023
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Flèche noire indiquant le haut et sur laquelle est apposé le symbole de pourcentage.
Photo : DNY59 / iStock

Le Bureau du surintendant des institutions financières (BSIF) émet une mise en garde envers les chocs qui pourraient frapper les acteurs économiques en raison du niveau élevé des taux d’intérêt.

La hausse des taux d’intérêt exerce une pression sur les emprunteurs, au point d’entraîner des conséquences qui n’ont pas encore été perçues, met en garde le BSIF dans la mise à jour semestrielle de son Regard annuel sur le risque.

Les neuf risques identifiés par le BSIF pour l’exercice 2023-2024 n’ont pas changé :

– risque de repli du marché du logement,

– risque de liquidité et de financement,

– risque lié à l’immobilier commercial,

– risque de contagion depuis le secteur de l’intermédiation financière non bancaire,

– risque lié aux prêts commerciaux et aux prêts aux grandes entreprises,

– risque lié à l’innovation numérique,

– risques climatiques,

– cyberrisque,

– risque lié aux tiers.

Mais dans sa mise à jour, le BSIF décrit comment les hauts taux d’intérêt viendront bousculer les emprunteurs, que ce soit la clientèle de détails comme les emprunteurs de prêts commerciaux.

Par exemple, le taux d’intérêt d’un prêt hypothécaire peut atteindre un niveau critique, à partir duquel les versements fixes ne couvrent que les intérêts, mais pas le capital. Si le taux d’intérêt dépasse le taux critique, les versements fixes ne couvrent même plus les paiements d’intérêts, et le capital impayé du prêt augmente.

Or, « les débiteurs hypothécaires devront compenser les remboursements différés du principal au moment du renouvellement de leur contrat. Cela signifie qu’ils risquent de subir un solide choc de paiement », prévient le BSIF.

La hausse des taux entraînera des répercussions grandissantes sur les capacités des consommateurs et des entreprises à s’adapter à ce nouvel environnement. Des impacts se feront ressentir au cours des prochaines années, à mesure que les emprunts arriveront à échéance.

INQUIETUDE SUR L’IMMOBILIER COMMERCIAL

Le BSIF s’arrête également sur la situation de l’immobilier commercial. Alors que le marché de la construction montre des signes de ralentissement, « les immeubles de bureau perdent de la valeur, le secteur devant composer avec une augmentation du nombre de locaux vacants. »

Le BSIF observe un nombre croissant de défauts stratégiques dans le secteur des immeubles de bureaux, ainsi que la chute de la valeur des sociétés de placement immobilier par rapport aux estimations historiques de la valeur de leur actif net.

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Didier Bert

Didier Bert est journaliste indépendant. Il collabore à plusieurs médias sur les thèmes de l’économie, des finances et du droit.