Le marché de l’emploi est resté « robuste » en 2023

Par La Presse Canadienne | 12 février 2024 | Dernière mise à jour le 12 février 2024
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Malgré le ralentissement de l’économie, le marché du travail québécois est demeuré relativement « robuste » en 2023, selon les principales données économiques recensées par l’Institut du Québec (IDQ).

« Il s’est quand même créé, au net, 67 000 emplois au Québec (en 2023) », commente la directrice de l’Institut du Québec (IDQ), Emna Braham, en entrevue.

« On n’est plus dans le niveau du rattrapage postpandémique, mais on est quand même à un niveau de création d’emplois qui se rapproche de ce qu’on a connu à la veille de la pandémie, entre 2016 et 2019, à des moments où l’économie du Québec allait bon train », ajoute-t-elle.

Malgré la forte inflation, les travailleurs ont en moyenne maintenu leur pouvoir d’achat, selon le rapport de l’IDQ. Mme Braham raconte qu’elle reçoit d’ailleurs beaucoup de questions sur le sujet.

En dollars constants, le salaire horaire moyen était de 33,02 $ en décembre 2023, comparativement à 31,87 $ en décembre 2019, soit avant la pandémie. « Finalement, l’inflation galopante qu’on a connue au sortir de la pandémie, elle n’a pas grugé entièrement les gains de salaire que les travailleurs ont pu faire. »

L’année 2023 marque une pause dans la création « d’emplois de qualité » tandis que la majorité des nouveaux emplois sont à temps partiel. « La tendance à la création d’emplois bien rémunérés observée à la sortie de la pandémie s’est estompée en 2023, peut-on lire dans le rapport. Toutefois, en décembre, la proportion des emplois bien rémunérés dans l’ensemble du marché du travail (48 %) reste supérieure à celle observée avant la pandémie (45 %). »

Le ralentissement économique provoqué par la hausse des taux d’intérêt s’est manifesté par une diminution des postes à combler. Le nombre de postes vacants a baissé de 211 000 à 149 000 en un an. Le taux de chômage a également légèrement augmenté, passant de 4,1 % à 4,7 % de décembre 2022 à décembre 2023.

La situation du marché de l’emploi varie selon l’industrie. Les secteurs de la santé et de la construction sont toujours dans une situation de pénurie de main-d’œuvre. Par contre, le secteur de la finance, de l’assurance et des services immobiliers comptait 13 000 travailleurs de moins à la fin de l’année.

HAUSSE DU CHOMAGE DES IMMIGRANTS

L’augmentation de la population active, grâce à l’immigration, a aussi contribué à atténuer la pénurie de main-d’œuvre. « On voit que cette offre de main-d’œuvre, elle a vraiment augmenté de manière importante au cours de la dernière année, près 100 000 personnes de plus, explique Mme Braham. C’est une croissance qui a été largement attribuable à l’immigration temporaire au cours de la dernière année. »

Le ralentissement de l’activité économique a frappé plus fortement les immigrants permanents, tandis que leur taux de chômage est passé de 4,7 % à 7,5 %, toujours de décembre 2022 à décembre 2023. La tendance est bien moins prononcée pour les personnes nées au Canada. Leur taux de chômage a légèrement augmenté de 3,5 % à 3,7 %.

Le taux des chômages demeure relativement faible pour les immigrants permanents tandis qu’il dépassait les 10 % il y a dix ans. La tendance demeure tout de même « préoccupante », juge Mme Braham.

« Ce qu’on trouve préoccupant, c’est que la tendance était vraiment à une réduction de l’écart des taux de chômage entre les immigrants et les personnes nées au Canada au cours des dernières années. Mais là, on a vraiment vu que c’était uniquement le taux de chômage des immigrants permanents qui a augmenté. »

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