Le plus haut déficit de l’histoire du Québec

Par La Presse Canadienne | 19 juin 2020 | Dernière mise à jour le 15 août 2023
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Photo : MicroStockHub / istockphoto

Après trois mois de lutte acharnée contre le virus de la COVID-19, les finances du Québec sont à sec.

Le déficit atteindra un niveau historique en 2020-2021, frôlant les 15 G$ et réduisant du même coup à néant la réserve de stabilisation.

Par prudence, Québec anticipe une deuxième vague avant longtemps et met déjà de côté 4 G$ pour parer le coup.

C’est ce qui ressort du sombre portrait tracé vendredi par le ministre des Finances, Eric Girard, de l’état actuel des finances publiques du Québec.

Le document, intitulé Portrait de la situation économique et financière 2020-2021, ne ressemble en rien à celui dessiné il y a à peine trois mois lors de la présentation du budget provincial, juste avant que la crise éclate.

La situation du Québec ayant tellement changé, le ministre tenait à tracer un état des lieux, fait inhabituel à cette époque de l’année pour un ministre des Finances.

RIEN DE NEUF

Le gouvernement n’a pas profité de cette mise à jour pour annoncer de nouvelles mesures, contrairement à ce que réclamait l’opposition officielle.

Au cours des dernières semaines, M. Girard avait prédit que le déficit annuel se situerait entre 12 et 15 G$. Ce sera finalement 14,9 G$.

Le document d’une centaine de pages rendu public vendredi contient en fait peu de données qui n’étaient pas déjà connues, pour l’essentiel.

Le ministre a donc confirmé que le gouvernement a dû injecter au cours des derniers mois 3,7 G$ dans le système de santé en raison de la crise sanitaire, sans compter 1 G$ de mesures pour les travailleurs et 2 G$ destinés aux entreprises.

Pendant ce temps, dans les coffres de l’État, les revenus ont chuté de 8,5 G$.

RETOUR À L’ÉQUILIBRE D’ICI CINQ ANS

Le ministre rappelle que la pandémie a mis entre parenthèses pendant des mois environ 40 % de l’économie du Québec, provoquant ainsi la perte temporaire de 820 500 emplois.

Le taux de chômage, qui était de 4,5 % en février, une performance proche du plein emploi, a grimpé en moins de deux à 17 % en avril. En mai, il a cependant baissé à 13,7 %.

Québec s’attend cette année à une contraction du PIB réel de 6,5 %, alors qu’en mars, le ministre Girard misait sur une croissance économique optimiste de 2 %.

Ce dernier a réaffirmé qu’il croyait réaliste de retrouver le niveau de production de décembre 2019 d’ici la fin de 2021.

En mars 2021, le ratio de dette brute sur le PIB devrait atteindre 50,4 %. Québec songe à revoir la Loi sur la réduction de la dette en vue de réviser les cibles fixées au cours des cinq prochaines années.

Malgré l’état désastreux des finances publiques, le ministre Girard demeure optimiste : il prévoit un retour à l’équilibre budgétaire d’ici cinq ans.

Et pas question pour autant d’adopter d’ici là des mesures d’austérité, de sabrer dans les services aux citoyens ou de hausser le fardeau fiscal des contribuables, a-t-il tenu à spécifier.

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