L’économie canadienne prête pour un coup dur

Par La rédaction | 20 novembre 2019 | Dernière mise à jour le 15 août 2023
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Mur de briques avec l'image du drapeau canadien.
Photo : Jugoslav Drobnjak / 123RF

Caroyn Wilkins, première sous-gouverneure de la Banque du Canada, a fait valoir, mardi devant le Cercle de la finance de Montréal, que l’économie et le système financier du Canada seraient résilients en cas de coup dur, rapporte Le Devoir.

Cette résilience est due, notamment, à des mesures prises pour freiner l’endettement des ménages, ainsi qu’à une réticence de la banque centrale à suivre les autres pays dans leurs baisses de taux d’intérêt.

Le système financier canadien devrait donc désormais être suffisamment solide pour faire face à tout imprévu, y compris à des guerres commerciales qui tourneraient à la « tempête parfaite », estime la Banque du Canada.

« Nous ne pensons pas qu’une récession soit le scénario le plus probable, a précisé Mme Wilkins. Nous devons néanmoins comprendre ce qui pourrait arriver si les choses allaient vraiment mal », notamment dans un contexte où « la guerre commerciale est une préoccupation majeure ».

Les tensions commerciales entre les États-Unis et la Chine auront des effets même après leur fin. Elles devraient coûter environ 1000 milliards de dollars américains à l’économie mondiale d’ici 2021, a expliqué la sous-gouverneure.

NE PAS BAISSER LA GARDE

Le resserrement des règles hypothécaires et l’adoption de mesures de lutte contre la spéculation permettent à la Banque du Canada de ne pas trop s’inquiéter des répercussions d’une crise potentielle sur des ménages canadiens trop endettés, contrairement à ce qui est arrivé lors des récentes bulles immobilières de Vancouver et Toronto.

« Mais ce n’est pas le moment de baisser la garde », prévient Carolyn Wilkins. Elle précise qu’on pourrait avoir une « impression de déjà-vu », si les entreprises continuent à avoir recours à des instruments complexes de crédit de moins bonne qualité, rappelant ainsi la dernière crise financière et la façon dont elle a été déclenchée.

Au total, les dettes des ménages, des entreprises et des gouvernements de la planète sont équivalentes à trois fois le produit intérieur brut mondial, « ce qui est bien plus élevé qu’avant la Grande Récession », souligne la banquière centrale.

Mme Wilkins s’est félicitée du fait que le taux directeur de la Banque du Canada, actuellement à 1,75%, permet d’avoir une marge de manœuvre pour stimuler la croissance économique en cas de besoin.

Le Canada devra aussi, à l’avenir, se soucier de plus en plus d’autres types de vulnérabilités financières et économiques en ce qui a trait notamment aux changements climatiques, prévient la Banque du Canada, qui vient de lancer un programme de recherche sur la question.

Les effets des changements climatiques forceront une transition brutale vers des économies sobres en carbone, qui représenteront des tendances « particulièrement importantes pour un pays riche en ressources naturelles comme le Canada », a observé Carolyn Wilkins.

La rédaction